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LE HOMARD N’EST PAS UN ANIMAL, TRANCHE LA COUR

Se­lon un pro­cu­reur du Maine il y a un «manque de preuves concluantes» dé­mon­trant que le ho­mard est un être sen­sible. Il n’y a donc pas ma­tière à pour­suite. - Ar­chives
Se­lon un pro­cu­reur du Maine il y a un «manque de preuves concluantes» dé­mon­trant que le ho­mard est un être sen­sible. Il n’y a donc pas ma­tière à pour­suite. - Ar­chives

Le homard n’est pas un animal aux yeux de la loi du Maine, tranche un procureur de district de l’État américain. Il n’est donc pas protégé par les lois contre la cruauté animale, tel que l’affirmait le groupe de défense des animaux PETA.

People for the Ethical Treatment of Animals (PETA) a mis en ligne, en décembre, une vidéo de deux minutes filmée dans une usine de transformation du Maine.

On peut y voir des employés arrachant des pattes et des queues de homard ainsi que des messages dénonçant la cruauté envers le crustacé.

Dans le communiqué de presse accompagnant la vidéo - prise à l’insu des dirigeants de l’usine selon PETA -, l’organisme soutient avoir porté plainte à la policière locale contre l’usine Maine Fair Trade Lobster.

Elle avance que les homards «sont vivants et en agonie» pendant des heures avant de mourir. Selon elle, l’entreprise contrevient à la loi du Maine sur la cruauté animale.

Après avoir considéré la question, le procureur du district du comté de Hancock, Matthew J. Foster, a décidé de ne pas donner suite à l’affaire.

Dans un communiqué, M. Foster affirme qu’il y a un «manque de preuves concluantes» démontrant que le homard est un être sensible. Il n’y a donc pas matière à poursuite.

M. Foster rappelle qu’«une plainte presque identique a été déposée par PETA contre une autre usine de transformation qui utilisait des méthodes semblables à Maine Fair Trade Lobster», en 2013.

Le prédécesseur de M. Foster, Geoffrey Rushlau, avait lui aussi décidé de ne pas poursuivre en justice l’usine ciblée.

ADOPTER UNE DIÈTE VÉGANE

Le groupe PETA s’acharne depuis une demi-douzaine d’années à convaincre le public d’arrêter de manger du homard. En plus de ses plaintes contre les usines du Maine, l’organisme installe périodiquement des affiches dans des endroits publics au Canada et en NouvelleAngleterre.

Ces affiches encouragent les consommateurs à adopter une diète végane, qui exclut tout produit d’origine animale.

Les représentants de l’industrie du homard des Provinces maritimes ne manquent jamais l’occasion de réfuter publiquement les arguments de Peta.

UNE ERREUR DE JUGEMENT

Martin Mallet, biologiste et directeur général de l’Union des pêcheurs des Maritimes, a affirmé que l’organisme commet une erreur de jugement en attribuant des caractéristiques humaines aux homards, comme des personnalités individuelles et la capacité de ressentir la douleur.

Selon lui, leur composition neurologique est plutôt semblable à celle d’un verre de terre: ils sont dotés d’une série

Martin Mallet de ganglions permettant de s’adapter à l’environnement.

Geoff Irvine, directeur général du Conseil canadien du homard, a récemment rappelé dans les médias que 25 000 emplois dépendent de l’industrie au Canada.

M. Irvine affirme que le processus de transformation a lieu de la façon la plus humaine possible. ■

«Je prends la cruauté contre les animaux très au sérieux et je poursuis les contrevenants selon les dispositions de la loi. J’apprécie et je félicite l’organisation PETA pour son dévouement pour les droits de toutes les espèces, mais dans ce cas spécifique, rien dans la Loi ne justifie une poursuite en justice.»