Édition numérique - Acadie Nouvelle

Le temps des tiques est revenu

Allison Roy allison.roy@acadienouvelle.com

Le temps s’adoucit à travers la province et les jours sont comptés avant la réouverture des terrains de golf, des campings sauvages, des parcs, et des sentiers de randonnées. Abell Gestion Parasitaire, une entreprise d’extermination des nuisibles, en profite pour rappeler les précautions à prendre contre les morsures de tiques, ces petites bestioles vectrices de la maladie de Lyme.

Selon le programme de surveillance des tiques, 23 tiques à pattes noires auraient déjà été repérées un peu partout au NouveauBrunswick cette année.

Si «la saison» ne fait que débuter, Abell Gestion Parasitaire se prépare déjà à une autre année occupée.

«L'an dernier, nous avons constaté une augmentation assez substantielle du nombre d'appels liés aux tiques. Certains étaient des demandes générales, mais plusieurs étaient des personnes qui avaient des tiques sur leurs propriétés», a révélé Mike Robichaud, représentant régional basé à Moncton.

À l'échelle nationale, la compagnie d'extermination rapporte une augmentation de 1000% comparativement à l'année précédente. Un record.

«Nous attribuons une grande partie de cela au fait que les gens passent plus de temps à l'extérieur en raison de la pandémie. Également à la sensibilisation sur les médias sociaux. De plus en plus de gens parlent de tiques, surtout à cette période de l'année», a précisé le porte-parole.

Même si le Nouveau-Brunswick n'est pas considéré comme un point chaud comme l'Ontario, le Québec et la Nouvelle-Écosse en matière de risque de morsure, M. Robichaud affirme que la tendance à la hausse se fait tout de même ressentir.

«Il y a des tiques principalement dans le centre et le sud de la province. Il y en a aussi dans la Péninsule acadienne, mais ils n'y sont pas aussi prédominants», a-t-il ajouté.

Les tiques à pattes noires (aussi appelés tiques du chevreuil) sont de très petits parasites qui mesurent au plus de trois à dix millimètres à l'âge adulte.

La plupart s'activent dès la fonte des neiges au printemps et persistent jusqu'en automne.

On les trouve le plus souvent en forêt, dans des feuilles mortes au sol ou sur des herbes hautes, mais aussi autour des maisons dans les arbustes, les parcs et les sentiers urbains.

Elles sont le deuxième plus important vecteur de maladie chez les humains, après les maringouins, et le plus grand vecteur chez les animaux.

À noter que ce ne sont pas toutes les tiques qui peuvent transmettre la maladie de Lyme, mais qu'environ 10 à 15% d'entre elles seraient porteuses de la bactérie Borrelia burgdorferi responsable pour la maladie.

COMMENT SE PROTÉGER?

Depuis 2009, l'Agence de la Santé publique du Canada a constaté que les cas signalés de maladie de Lyme ont été multipliés par 14 à travers le pays.

Trente-six cas de la maladie ont été recensés au Nouveau-Brunswick en 2019, a confirmé la Santé publique, mercredi.

Vingt cas avaient été constatés en 2018 alors que la moyenne au cours des cinq années précédentes était de 12.

Pour se protéger, le représentant d'Abell Gestion Parasitaire suggère aux NéoBrunswickois de porter des vêtements longs et des couleurs claires pendant leurs activités en plein air.

«Les gens devraient porter des pantalons longs et des manches longues. Même si ce n'est pas très à la mode, nous devrions rentrer nos pantalons dans nos chaussettes.»

«Si vous êtes dans une zone à risque où les tiques sont établies, il faut mettre ses vêtements dans la sécheuse à haute température lorsque vous rentrez à la maison. Ceci tuera efficacement toutes les tiques qui y sont attachées.»

Sur son site web, le gouvernement provincial recommande également d'utiliser un insectifuge contenant du DEET ou de l'icaridine. Il faut aussi effectuer quotidiennement des vérifications sur les animaux de compagnies et toute la famille, particulièrement dans les cheveux, sous les bras, à l'intérieur et autour des oreilles, à l'intérieur du nombril, derrière les genoux, entre les jambes et autour de la taille.

La docteure Mélanie Wills, directrice du laboratoire de recherche sur la maladie de Lyme de la fondation G. Magnotta à l'Université de Guelph, en Ontario, souligne que la maladie de Lyme est beaucoup plus traitable si elle est diagnostiquée très tôt.

«Beaucoup de gens ne se rendent même pas compte qu'ils ont été mordus par une tique et ignorent donc tous ces risques», a-telle reconnu dans un communiqué transmis cette semaine.

«La prévention est certes la meilleure stratégie pour éviter la maladie de Lyme et ces complications graves, y compris celles affectant le coeur et le système nerveux.»

Les premiers signes physiques de la maladie de Lyme ressembleraient aux symptômes de la grippe, c'est-à-dire des maux de tête, douleurs articulaires et musculaires, etc.

Il faut savoir que seul un faible pourcentage (environ 9%) des personnes infectées développeraient une éruption cutanée à l'endroit de la piqûre. ■

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