Édition numérique - Acadie Nouvelle

Une épicerie africaine à Shippagan

David Caron david.caron@acadienouvelle.com

Lorsqu’on se trouve à des milliers de kilomètres de son pays d’origine, parfois il n’y a rien de mieux que les saveurs et les arômes des bons repas comme le faisait maman pour se sentir à l’aise dans son nouveau chez soi.

C’est pour cette raison que Myriam Djenabou et son mari ont décidé d’ouvrir une deuxième épicerie dans le nord du N.-B. se spécialisant dans la vente de produits africains, cette fois, à Shippagan.

Yamakasi Foods a ouvert ses portes en mars dans l’ancienne bibliothèque de Shippagan.

L’entrepreneure originaire du CongoKinshasa est déjà propriétaire de l’épicerie Okapi, à Bathurst, depuis près d’un an.

L’ouverture d’une première épicerie à Bathurst a rapidement attiré l’attention de la communauté internationale grandissante dans la Péninsule acadienne, particulièrement à Shippagan où de nombreux jeunes africains effectuent des études postsecondaires. Par exemple, 161 étudiants et étudiantes internationaux sont actuellement inscrits à l’Université de Moncton, campus de Shippagan.

«Certains étudiants venaient à Bathurst pour faire des achats chez nous et quelques fois, je faisais des livraisons à Shippagan. Ce n’est pas toujours évident de livrer, car pour faire un voyage de deux heures aller-retour, la commande doit être consistante. Nous avons fait une étude de marché pour voir si cela serait rentable de s’installer à Shippagan et c’est ce qui nous a poussé à le faire. Les gens ont maintenant leur épicerie sur place. Ils n’ont plus à se rendre à Bathurst ou à Moncton», explique Myriam Djenabou.

Par ailleurs, de petites nuances culturelles faisaient que les étudiants de Shippagan ne trouvaient pas toujours ce qu’ils recherchaient à Bathurst.

«C’est un peu le hasard de la chose, mais dans la Péninsule, on trouve beaucoup de gens originaires de l’Afrique de l’ouest, alors que dans la région de Bathurst, nous sommes beaucoup de l’Afrique centrale. On mange pratiquement la même chose, mais la préparation peut être différente. Par exemple, le manioc est mangé partout en Afrique, mais il a un nom différent partout et il est travaillé différemment selon la région.»

Attirées par le calme de la région et la proximité de la nature, Myriam et sa petite famille ont déménagé à Bathurst il y a déjà trois ans.

Elle considère que la nourriture est un bon moyen pour faire connaître sa culture et pour en apprendre davantage sur la culture acadienne et canadienne.

«Quand on mange mal, forcément, ça peut nous décourager, mais quand on mange un plat comme maman le faisait, ça peut apporter de la joie. C’est la même chose quand on mange un peu comme chez nous, ça nous aide beaucoup en tant qu’Africains. Pour un enfant né ici, c’est facile de s’adapter à la nourriture d’ici. Par exemple, mes filles ne mangent pas autant ‘‘africain’’ que moi, mais pour ceux qui viennent étudier, c’est difficile. De pouvoir retrouver l’alimentation à laquelle on est habitué, ça permet une intégration plus facile.»

Au-delà d’une épicerie, Yamakasi se veut un lieu où initier la clientèle à une culture hybride, africaine et acadienne. En plus de plusieurs produits importés de l’Afrique, on y vend aussi des aliments locaux.

«Tous les jours, il y a des gens de la région de Shippagan qui viennent nous voir. Ils veulent découvrir et goûter nos produits. C’est très beau à voir.» ■

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