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LES COMMERÇANTS POURRONT EXIGER UNE PREUVE

Simon Delattre simon.delattre@acadienouvelle.com @Simon2Delattre

Le Nouveau-Brunswick n’imposera pas à ses citoyens de présenter une preuve de vaccination pour participer à des activités ou fréquenter certains établissements, mais le gouvernement ne ferme pas non plus la porte aux entreprises privées qui souhaiteraient imposer de tels règlements à leur clientèle. Du côté de la communauté d’affaires, c’est en tout cas loin d’être la priorité du moment.

Montrer une preuve de vaccination pour s’attabler dans un restaurant ou pour assister à un concert ou un événement sportif: c’est le genre de mesures pour lesquelles ont déjà opté certains pays comme Israël, le Danemark ou encore l’État de New York, aux États-Unis.

Le Manitoba a annoncé cette semaine la création d’une fiche d’immunisation destinée aux Manitobains qui auront reçu leurs deux doses de vaccin contre la COVID-19 et qui leur permettra, entre autres, de ne pas avoir à se mettre en quarantaine après un voyage ailleurs au Canada, de ne pas s’isoler s’ils ont été en contact avec une personne atteinte de la COVID-19 ou de visiter leurs proches dans un centre pour personnes âgées

Le Nouveau-Brunswick n’entend pas prendre cette direction, a confirmé vendredi le premier ministre Blaine Higgs.

Il laisse toutefois la possibilité aux propriétaires de commerces et aux employeurs d’imposer leurs propres restrictions aux clients et aux employés qui ne sont pas vaccinés.

«Un propriétaire a le droit de gérer son entreprise comme il l’entend, surtout dans un contexte où il veut assurer la sécurité des gens.»

Le chef du gouvernement assure qu’aucune législation supplémentaire n’est nécessaire pour encadrer de telles pratiques.

«S’ils exigent la vaccination, ce sera leur choix et je n’entends pas m’interposer, déclare-t-il, avant de nuancer ses propos. Nous ne voulons pas que quiconque prenne des libertés et ait recourt à des pratiques discriminatoires.»

Le chef du Parti vert, David Coon, n’est pas de cet avis. Il estime qu’un «cadre réglementaire» est nécessaire pour poser certaines balises.

C’est également la position adoptée des commissaires à la protection de la vie privée fédéraux, provinciaux et territoriaux et les ombudsmans du Manitoba et du Nouveau-Brunswick qui ont exprimé leurs préoccupations quant à l’idée d’obliger les personnes à divulguer leur statut vaccinal ou immunitaire, en échange d’un accès à des biens et services.

«Bien que cela puisse en soi présenter de grands avantages sur le plan de la vie publique, il n’en demeure pas moins qu’il s’agit d’un empiétement sur les libertés civiles qui ne devrait être envisagé qu’après un examen attentif», écrivent-ils dans une déclaration commune publiée le mois dernier.

Ils suggèrent aux provinces de légiférer afin de déterminer quels secteurs peuvent exiger la vaccination et dans quelles circonstances.

«La nécessité, l’efficacité et la proportionnalité des passeports vaccinaux doivent faire l’objet de mesures de surveillance en continu afin de veiller à ce que leur utilité demeure justifiée. Il faudra également mettre ces passeports hors service si, à tout moment, il est établi qu’ils ne représentent plus une mesure nécessaire, efficace ou proportionnelle pour atteindre les objectifs de santé publique visés.» ■

«Ça ouvre la porte à des règles chaotiques différentes d’une entreprise à une autre. Cela pourrait mener à divers problèmes, des cas de discrimination ou de non-respect des informations personnelles», croit-il.

LA UNE

fr-ca

2021-06-12T07:00:00.0000000Z

2021-06-12T07:00:00.0000000Z

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