Édition numérique - Acadie Nouvelle

DES FAMILLES SÉPARÉES ET BIENTÔT RÉUNIES

Les jours sont comptés, les heures même. À Edmundston, de nombreuses familles retiennent leur souffle en attendant la réouverture de la bulle régionale avec le Témiscouata.

Allison Roy Allison.Roy@acadienouvelle.com

Mélanie Dubé, d’Edmundston, vibre d’émotions à l’idée de retrouver bientôt sa famille, basée à Dégelis.

Enceinte de 24 semaines, la jeune femme est notamment impatiente de profiter du reste de sa grossesse avec ceux qu’elles aiment tant.

«Ce qui me crève le coeur depuis le début, c’est qu’ils sont juste à 15 minutes d’ici», a-telle lancé d’une voix tremblante.

«J’avais l’habitude d’aller souper chez mes parents après le travail, même les jours de semaine. On était tellement proche, et maintenant je n’ai pas vu ma mère, mon père, ma grand-mère et ma soeur depuis le mois de novembre.»

Si les familles comme celles de Mme Dubé ne sont qu’à quelques points de pourcentage de la ligne d’arrivée, les émotions ne sont pas moins vives pour autant.

«C’est niaiseux, j’anticipe ça avec beaucoup de positif, mais aussi beaucoup de stress», a confié la jeune femme en refoulant ses larmes.

«Je ne sais pas vraiment comment je vais réagir quand je vais les voir parce que ça fait tellement longtemps et que ça me tient tellement à coeur.»

Le gouvernement du Nouveau-Brunswick prévoyait initialement d’ouvrir la frontière entre le Madawaska et le Témiscouata le 7 juin, à condition que 75% de la population soit vacciné.

Les Néo-Brunswickois ont toutefois raté cette cible, d’où le retard, qui est d’ailleurs difficile à digérer pour plusieurs des familles concernées.

«C’était comme donner un bonbon à un enfant et le lui enlever», a rigolé Mme Dubé.

La femme d’Edmundston estime qu’à ce stade de la pandémie, tous les Néo-Brunswickois ont besoin de souffler, besoin de liberté et besoin de prendre leurs proches dans leurs bras.

«Le fait que l’ouverture est retardée fait que les gens commencent à s’impatienter. C’est bien beau de respecter les règles de la Santé publique, mais en même temps, nous avons vraiment besoin de lousse.»

RETROUVER LA FAMILLE DE SON CONJOINT

Dominique Babineau, une autre jeune femme de la région d’Edmundston, n’attend elle aussi que le feu vert pour retrouver la famille de son conjoint, au Témiscouata.

Jeudi, elle a voulu sensibiliser les Néo-Brunswickois à l’importance de se faire vacciner en expliquant sur les réseaux sociaux que les retrouvailles avec sa famille en dépendaient.

«Ça fait vraiment longtemps qu’on n’a pas vu nos amies et notre famille du Témiscouata. On est mon oncle et ma tante pour une deuxième fois depuis un an, mais nous n’avons pas pu rencontrer les petits bébés. Nous manquons aussi toutes sortes d’anniversaires et toutes sortes de moments importants dans la vie», a-t-elle souligné.

La jeune femme et son conjoint ont déjà ajusté leur calendrier pour s’assurer d’être libres le jour même de la réouverture.

«Aussitôt que les frontières ouvrent, on va aux lignes, on traverse et on ne regarde plus en arrière», s’exclame-t-elle.

«Il va sûrement y avoir beaucoup de larmes, mais surtout plein de beaux moments.» ■

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2021-06-12T07:00:00.0000000Z

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