Les services d’urgence de l’Hôpital de Sackville seront fermés les soirs de fin de semaine pour une durée indéterminée en raison du manque de personnel. La ministre de la Santé, Dorothy Shephard, affirme que cela pourrait aussi se produire ailleurs.

À l’Hôpital mémorial de Sackville, le service d’urgence fermera à 16h le vendredi. Il sera ouvert de 8h à 16h le samedi et le dimanche, et il ouvrira ses portes à nouveau le lundi à 8h. Pendant la semaine, le service d’urgences fonctionnera toujours à toute heure du jour ou de la nuit.

Le Réseau de santé Horizon a annoncé que ces nouvelles heures d’ouverture seront en place pendant l’été.

L’objectif est de revenir à l’horaire habituel en septembre, selon Dorothy Shephard, ministre de la Santé.

Différents hôpitaux multiplient les interruptions temporaires de service depuis plusieurs mois, souvent en raison d’une pénurie de personnel. Il s’agit d’un problème qui s’aggrave depuis des années.

«C’est une réalité», dit la ministre en parlant du fait que l’hôpital de Sackville n’a pas suffisamment d’infirmières et de médecins pour assurer le fonctionnement du service d’urgence.

«Horizon travaille très fort pour éviter des fermetures temporaires des services d’urgences. Mais nous avons des difficultés du côté du personnel, les vacances d’été sont arrivées, et nos professionnels de la santé sont très fatigués», explique la ministre.

Un comité composé des régies de la santé, du syndicat des infirmières du N.-B. et d’Ambulance NB s’affaire à trouver des solutions temporaires pour la pénurie d’infirmières cet été.

La ministre devait recevoir des recommandations de ce comité à la fin mai, mais elle a expliqué cette semaine que ce travail est toujours en cours et qu’elle devrait recevoir des recommandations bientôt.

Jean-Claude D’Amours, député libéral d’Edmundston-Madawaska-Centre, déplore la fréquence des interruptions de services dans les hôpitaux de la province, et il estime que le gouvernement n’en fait pas assez pour combler son manque de maind’oeuvre dans les hôpitaux.

Il souligne que le gouvernement n’a pas encore signé de contrat de travail avec les infirmières.

«C’est comme une mauvaise habitude en ce moment. On ne veut pas trouver de solutions, on veut simplement fermer. Je pense que c’est la mauvaise chose à faire. Le gouvernement dit toujours que c’est un problème de ressources humaines, mais il est inactif à trouver des solutions au niveau des ressources humaines», dénonce le député.

Cette semaine, le Réseau de santé Vitalité a lancé une initiative visant à rediriger les cas non urgents vers des cliniques ou d’autres fournisseurs de soins de santé primaires afin d’alléger la charge de travail des services d’urgence.

Jeudi, le Réseau demandait aussi aux gens d’éviter d’utiliser le service d’urgence de l’Hôpital régional de Campbellton sauf dans les cas d’urgence, toujours en raison d’un manque de personnel.

UNE PROMESSE BRISÉE, SELON DAVID COON

David Coon se dit très inquiet. Il estime que le gouvernement revient sur l’une de ses promesses.

«Le premier ministre a brisé son engagement à assurer que les services d’urgence des hôpitaux ruraux demeurent ouverts 24 heures sur 24, 7 jours par semaine.»

L’indignation généralisée qui avait suivi l’annonce de la fermeture de six services d’urgence pendant la nuit, en 2019, avait forcé le gouvernement à rebrousser chemin. À la suite de la réaction de la population, le premier ministre Blaine Higgs avait assuré que le gouvernement ne chercherait plus à fermer les urgences des hôpitaux ruraux la nuit.

C’est aussi l’un des enjeux qui a poussé David Coon à voter en faveur de l’adoption du budget de Blaine Higgs en 2020, lorsque la pandémie venait de faire son arrivée dans la province.

Outre les députés progressistes-conservateurs, les députés de la People’s Alliance et David Coon avaient appuyé le budget. Les autres députés verts et les libéraux s’étaient abstenus de voter. ■

«Je pense que ça ne sera peut-être pas le seul endroit où ça arrivera», prévient-elle toutefois.