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Les Haïtiens célèbrent les funérailles du président Moïse

Le corps du président haïtien Jovenel Moïse a été retourné dans sa ville natale vendredi pour des funérailles privées sous sécurité renforcée à la suite de violentes manifestations dans la nation des Caraïbes.

Martine Moïse est arrivée sous les cris de «Justice ! Justice!» alors qu’elle se dirigeait directement vers le cercueil de son mari. Son bras droit en écharpe, elle a posé son bras gauche sur le cercueil puis l’a porté à son coeur, en silence. Ses yeux se sont remplis de larmes au moment où ses trois enfants l’ont rejointe.

Quelques minutes plus tard, un groupe de partisans s’est emparé d’un grand portrait de M. Moïse et a défilé avec lui alors que la fanfare de la police commençait à jouer l’hymne national.

Au début de la cérémonie, des centaines de manifestants ont affronté la police devant la résidence privée. Des coups de feu ont éclaté, des gaz lacrymogènes ont été utilisés et de la fumée noire a survolé la cérémonie sous haute surveillance. Les cris des manifestants ont enterré la voix des chefs religieux pendant les funérailles.

À la fin des obsèques, Martine Moïse a pris la parole publiquement pour la première fois depuis l’attentat, sa voix douce devenant de plus en plus ferme au fil du discours de 15 minutes.

«Ils nous regardent, attendant que nous ayons peur, a-t-elle déclaré. Nous ne voulons ni vengeance ni violence. Nous n’allons pas avoir peur.»

Plus tôt, des cris d’«Assassin!» se sont fait entendre à l’arrivée du chef de la police nationale d’Haïti, Léon Charles. Des Haïtiens vêtus d’habits sombres, de chaussures brillantes et de robes de soirée noir et blanc ont crié et montré du doigt les plateformes de sièges voisines où des fonctionnaires haïtiens et des dignitaires étrangers étaient assis, non loin d’au moins une dizaine d’hommes lourdement armés.

«Vous n’avez pris aucune mesure pour sauver Jovenel! Vous avez contribué à son meurtre!» a crié une femme.

Le premier ministre nouvellement nommé Ariel Henry est arrivé ensuite sous les cris de «Justice pour Jovenel!»

M. Henry, qui avait été désigné premier ministre par M. Moïse avant qu’il ne soit assassiné, mais qui n’avait jamais prêté serment, a remplacé le premier ministre par intérim Claude Joseph, et a promis de former un gouvernement de consensus provisoire jusqu’à la tenue des élections.

Jovenel Moïse a été abattu de plusieurs balles le 7 juillet lors d’une attaque à son domicile privé qui a grièvement blessé sa femme, Martine.

M. Moïse avait prêté serment en tant que président d’Haïti en février 2017 et avait fait l’objet de critiques croissantes dans les dernières années de la part de ceux qui l’accusaient de devenir de plus en plus autoritaire. - AP ■

MONDE

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2021-07-24T07:00:00.0000000Z

2021-07-24T07:00:00.0000000Z

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