Édition numérique - Acadie Nouvelle

OUVRIR LE QUÉBEC SUR LA FRANCOPHONIE CANADIENNE

ROGER OUELLETTE

La Société de l’Acadie du Nouveau-Brunswick a présenté récemment un mémoire fort pertinent dans le cadre du projet de loi 96 visant à moderniser la Charte québécoise de la langue française (Loi 101). La SANB a fait remarquer au gouvernement québécois qu’en voulant faire preuve de générosité envers les minorités francophones ailleurs au Canada, le projet de loi 96 nuirait aux universités francophones en milieu minoritaire.

La disposition suivante du projet de loi 96 fait titiller particulièrement la SANB. L’article 29.6 stipule ce qui suit: «Toute personne qui est domiciliée au Canada et qui n’est pas un résident du Québec a droit, lorsqu’elle suit, dans un établissement d’enseignement collégial ou universitaire francophone visé à l’article 88.0.1, un programme d’études donné en français qui n’est pas offert dans la province ou le territoire où elle est domiciliée, d’acquitter les mêmes droits de scolarité qu’un résident du Québec pourvu que, selon l’établissement, elle ait au moment de son admission une connaissance suffisante du français lui permettant de suivre avec succès ce programme».

L’Université de Moncton avec ses quelque 180 programmes dans des disciplines fondamentales et professionnelles pourrait être particulièrement affectée par cet élan de générosité de nos cousins québécois.

Par exemple, un jeune francophone de la Nouvelle-Écosse ou du Manitoba qui voudrait s’inscrire dans un programme d’étude inexistant en français dans sa province comme la criminologie, pourrait suivre celui-ci au Québec en payant les mêmes droits de scolarité que les résidents du Québec.

Les droits de scolarité pour les programmes de 1er cycle à l’Université de Moncton commencent à 6187$ alors que ce montant est de 2623$ dans les universités québécoises.

LA SANB propose de modifier le projet de loi 96 de la manière suivante: «La parité de frais de scolarité ne devrait être offerte que si le programme n’est pas disponible en français ailleurs au pays, et non pas seulement dans la province d’origine.»

Si le gouvernement québécois veut réellement aider les minorités francophones du Canada, il devrait permettre aux étudiants québécois de faire des études universitaires dans les universités francophones à l’extérieur du Québec.

Pour être admissible à une aide de Québec, la Loi québécoise sur l’aide financière aux études stipule que les personnes doivent notamment remplir la condition suivante: «Être admis dans un établissement d’enseignement désigné par le ministre ou par le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, selon leur compétence respective, pour l’octroi de prêts et bourses ou pour l’octroi de prêts seulement afin d’y poursuivre à temps plein des études reconnues par un de ces ministres.»

Le hic est que seulement les universités québécoises figurent sur la liste du ministre de l’Éducation! Le gouvernement Legault devrait ajouter les universités francophones en milieu minoritaire à la liste des établissements désignés par le ministre de l’Éducation. Sachant que les droits de scolarité au Québec sont les plus bas au Canada, cette mesure ne saurait entraîner un exode des étudiants québécois.

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2021-10-20T07:00:00.0000000Z

2021-10-20T07:00:00.0000000Z

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