Édition numérique - Acadie Nouvelle

Le gouvernement de la misère

Réginald Boudreau Grande-Anse

C’est en ces termes que lorsque j’étais jeune ma mère m’a décrit les conservateurs: le gouvernement de la misère!

Prenant conscience qu’il y avait cette chose appelée politique, je voulais comprendre ce que c’était.

Elle m’avait dit que les conservateurs, c’est la misère et que les rouges c’est un peu mieux. Eux, ils faisaient des affaires pour les gens ordinaires, mais que c’était relativement pareil, un bord ou l’autre.

Qui peut dire que cette description est fausse aujourd’hui, même si elle a été faite il y a près de 60 ans?

Est-ce que je me trompe quand je dis que jamais on a eu un gouvernement si près des riches et si loin des pauvres?

Aucune intervention pour réglementer le prix des loyers.

Les bas salariés ne semblent pas mériter d’augmentation raisonnable de leurs salaires, et ce, même si ce sont eux qui ont répondu présents dans cette pandémie.

Les conservateurs offrent des augmentations qui ne permettent pas de s’ajuster au coût de la vie à ceux qui ont permis de maintenir le système en marche, le salaire minimum le plus bas au pays, un système de santé catastrophique et une gestion épouvantable de la pandémie pour la population (les riches auront des soins particuliers).

Le coût de la vie qui augmente de façon vertigineuse avec des bris d’approvisionnement et des problèmes de production et de main d’oeuvre ainsi que la majoration des taxes sur la propriété et les coûts de bien des services.

Oui, un gouvernement de misère pour la classe moyenne. Les pauvres qui se font de plus en plus nombreux. Un gouvernement favorable aux biens nantis qui profitent des augmentations du coût de la vie et qui ont accès aux ressources naturelles sans augmentation des redevances.

Regardez ce qui s’en vient pour les 5000 acres de bleuets à Tracadie. Ouvert à tous? Il faut un plan de transformation de ces aliments. Qui les transforme dans cette région?

Pas de respect pour les gens qui, par leur travail, maintiennent l’économie et la font rouler.

Pas de respect pour les francophones ni pour les autochtones.

Pas de respect pour la loi des langues officielles.

Pas d’empathie pour les gens malades, en attente de soins et de chirurgie.

Pas de considération pour les gens qui travaillent des heures épouvantables ni pour les gens qui en arrachent…

La préoccupation priorisée: la piastre et la situation financière de la province.

Est-ce le résultat d’avoir une calculatrice au pouvoir au lieu d’un être humain?

Voterons-nous pour une calculatrice où pour un être humain à la prochaine élection?

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