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Les Néo-Brunswickois exigent une électricité à faible teneur en carbone et des tarifs peu élevés

Ann McAllister Rothesay

Dans le commentaire A cleaner energy future is possible, powered by Atlantic innovation, publié le 18 octobre dans le Telegraph Journal, Steve MacMackin, président de l’Atlantica Centre for Energy, propose trois points à contester.

MacMackin appelle à «moderniser» les réglementations en les rendant plus «réactives» aux nouvelles technologies énergétiques.

Cela pourrait-il signifier qu’il faut les affaiblir pour que l’approbation réglementaire des petits réacteurs nucléaires modulaires (PRNM) soit plus rapide?

Lors du webinaire de Moltex Energy, Progress and Plans, mai 2021, le PDG Rory O’Sullivan a déclaré qu’une période d’autorisation environnementale de cinq ou sept ans n’est pas compatible avec les changements climatiques.

Contrairement aux réacteurs nucléaires modulaires, l’hydroélectricité, l’éolien et le solaire ne sont pas confrontés à ces obstacles. Le fait de réclamer des réglementations moins strictes pour des technologies comme les RNSM soulève de graves problèmes de sécurité concernant les émissions radioactives, les risques d’accident et les déchets toxiques mortels.

Deuxièmement, M. MacMackin prétend que la décarbonisation entraînera une hausse des prix de l’énergie.

Les tarifs seront en effet plus élevés si une part importante de notre électricité provient de réacteurs nucléaires modulaires qui ne peuvent pas profiter des économies d’échelle des grands réacteurs qui produisent néanmoins l’électricité la plus chère à l’échelle industrielle.

Nous pouvons nous attendre à ce que ces prix continuent à augmenter, comme l’histoire le confirme.

Enfin, M. MacMackin prétend que le Canada atlantique paiera un coût de décarbonisation plus élevé qu’ailleurs.

Dans un webinaire du 20 février 2021, Chris Rouse, expert en systèmes industriels, présente un plan d’investissement qu’il a élaboré pour Énergie NB et qui montre comment cette dernière pourrait devenir rentable et commencer à rembourser sa dette en six ans tout en passant à l’énergie renouvelable.

En investissant et en réinvestissant chaque année dans l’hydroélectricité et l’énergie éolienne les recettes provenant d’une taxe sur le carbone de 24$ par tonne et les économies réalisées grâce au déplacement des coûts du carburant, Énergie NB pourrait tirer parti de l’effet composé tout en maintenant des tarifs d’électricité bas, et ce, sans recourir à une nouvelle énergie nucléaire.

Les Néo-Brunswickois exigent une électricité à faible teneur en carbone et des tarifs peu élevés. M. MacMackin prépare-t-il le public à des coûts d’électricité plus élevés en raison des réacteurs nucléaires modulaires, comme prix de la décarbonisation? Qui profite du fait que le Nouveau-Brunswick reste enchaîné au nucléaire et aux combustibles fossiles?

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2021-10-20T07:00:00.0000000Z

2021-10-20T07:00:00.0000000Z

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