Édition numérique - Acadie Nouvelle

Un accès inégal aux soins primaires à travers le N.-B.

Cédric Thévenin cedric.thevenin@acadienouvelle.com

Le Conseil de la santé du NouveauBrunswick a publié un sondage sur l’accès aux soins primaires. Le directeur de l’organisme public indépendant, Stéphane Robichaud, demande leur prise en charge par les réseaux de santé, pour qu’ils soient moins discontinus.

«Il n’y a pas de structure imputable auprès des contribuables pour la gestion des soins de santé primaires, alors ils se développent par défaut, déplore M. Robichaud. Les réseaux de santé gèrent [seulement] les hôpitaux.»

Il juge nécessaire qu’une institution publique connaisse les médecins de famille et les infirmières praticiennes disponibles, puis qu’elle leur donne des objectifs.

«Les régies de santé sont déjà responsables de l’analyse des besoins de santé, donc ce serait logique qu’elles soient responsables d’organiser les soins de santé primaires», avance M. Robichaud.

TRAVAIL EN ÉQUIPE

Le directeur du Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick (CSNB) a déjà une idée de la façon dont Vitalité et Horizon pourraient organiser le suivi de la santé des Néo-Brunswickois.

«Il faut migrer vers le travail d’équipe, préconise-t-il. Beaucoup de patients dépendent de leur médecin de famille pour des services que d’autres pourraient leur donner.»

Stéphane Robichaud indique qu’un patient souffrant d’une maladie chronique, par exemple, peut souvent se contenter d’un diététicien, d’un travailleur social, d’un infirmier ou d’un assistant capable de lui expliquer son état et ses médicaments.

Le directeur du CSNB souhaite que ces professionnels travaillent dans le même cabinet qu’un médecin de famille pour alléger sa charge de travail et pour offrir un suivi aux patients lorsqu’il est absent.

«En plus d’offrir la possibilité d’améliorer l’accès aux services, l’exercice en groupe […] peut atténuer le risque de pénuries de médecins dans certaines régions», fait valoir le CSNB sur son site internet.

Cependant, le Nouveau-Brunswick présente toujours le pourcentage le plus élevé de cabinets individuels au pays, avec 55% des médecins travaillant seuls contre 15% au Canada. professionnels

DISPONIBILITÉ DES MÉDECINS

Le Conseil de santé du N.-B. regrette par ailleurs que des médecins de famille pratiquent en hôpital en plus de travailler dans leur cabinet.

Au cours des 12 mois précédant son sondage, 50% des visiteurs d’une salle d’urgence rattachés à un fournisseur de soins primaires ont déclaré qu’ils auraient pu consulter leur médecin de famille s’il avait été disponible, dans la zone 4 (Madawaska et Nord-Ouest) et dans la zone 6 (Bathurst et Péninsule acadienne).

«Cette réalité crée un cercle vicieux», croit le CSNB, qui souligne qu’une visite à l’urgence est plus dispendieuse pour l’État et moins efficace pour le suivi à long terme des patients.

Le problème pourrait être plus criant en zone 5 (Restigouche). Le nombre de médecins de soins primaires pour 10 000 habitants y était de 19 contre 11 au NouveauBrunswick, en 2020. Mais ils effectuaient en moyenne 2000 visites par an contre 4000 dans la zone 2 (Fundy et Saint-Jean).

Voilà pourquoi le CSNB juge insuffisante l’augmentation du taux de rattachement à un fournisseur de soins primaires. Cette proportion est d’ailleurs déjà relativement élevée, même si les médias évoquent souvent la liste d’attente pour un médecin de famille.

PONCTUALITÉ DES SOINS

Les Néo-Brunswickois étaient 91% à avoir un fournisseur de soins de santé primaire, contre 86% des Canadiens en 2020.

Le CSNB souligne en revanche que les chances d’obtenir en cinq jours ou moins un rendez-vous avec son médecin de famille étaient de 56%.

Il pointe en même temps que seulement 57% des Néo-Brunswickois ont visité le plus souvent leur médecin de famille lorsqu’ils avaient besoin de soins en 2020. ■

ACTUALITÉS

fr-ca

2021-12-02T08:00:00.0000000Z

2021-12-02T08:00:00.0000000Z

https://numerique.acadienouvelle.com/article/281522229369075

Acadie Media