Édition numérique - Acadie Nouvelle

UNE POURSUITE QUI POURRAIT COÛTER DES BILLIONS AU N.-B.?

Simon Delattre simon.delattre@acadienouvelle.com @Simon2Delattre

Alors que le gouvernement craint que l’action en justice intentée par six communautés wolastoqi n’entraîne de terribles répercussions économiques et financières, la cheffe autochtone Patricia Bernard accuse l’équipe de Blaine Higgs de vouloir dresser la population contre leur poursuite.

En octobre 2020, les chefs des six communautés wolastoqi néo-brunswickoises ont intenté une poursuite contre les gouvernements du Nouveau-Brunswick et du Canada afin de faire reconnaître leur titre ancestral sur plus de la moitié de la province.

Mardi, ils ont déposé au tribunal une nouvelle version de leur revendication de titre, qui cible de grandes sociétés: Énergie NB mais aussi des compagnies forestièrex: J.D. Irving et ses filiales, Acadian Timber, Twin Rivers Paper, HJ Crabbe & Sons et A.V. Group. La Nation wolastoqey cherche notamment à obtenir une indemnisation de la Couronne pour avoir autorisé des opérations commerciales sur ses terres traditionnelles, et à gagner le droit de négocier avec ces entreprises un accord entourant les activités d’exploitation des ressources sur ces terres.

En réaction, le premier ministre Blaine Higgs a pris part à une conférence de presse jeudi en compagnie de deux de ses ministres, afin de faire connaître ses préoccupations. Il qualifie la revendication de titre de «vaste et de grande envergure» et évoque un «précédent pour le pays».

«Jamais auparavant il n’y a eu de réclamation qui a tenté de prendre le contrôle de terres appartenant à des entités privées», souligne-t-il. «Ce sont des terres qu’ils aimeraient contrôler soit par la propriété ou peut-être même exploiter les entreprises qui se trouvent sur ces propriétés.»

M. Higgs avance que la revendication déposée en cour manque de clarté, notamment sur les potentiels impacts sur les entreprises nommées et les finances de la province.

«Si on doit négocier la valeur de 60% de la province et de toutes les propriétaires de ce territoire, c’est un immense problème», s’alarme le chef du gouvernement. «Nous pourrions parler de milliards et de milliards de dollars ici, voire des billions.»

Il suggère également que cette poursuite pourrait mettre à risque d’autres entreprises, et même le droit de propriété des propriétaires de résidences. «C’est une situation qui concerne chaque propriétaire terrien dans notre province, pour le moment quelquesuns sont ciblés mais beaucoup d’autres ne sont pas exclus.»

«La dernière revendication est très préoccupante pour notre secteur forestier en général», a renchéri Mike Holland, le ministre des Ressources naturelles et du Développement de l’énergie.

«La foresterie est l’épine dorsale de l’économie de cette province, en particulier dans les régions rurales du Nouveau-Brunswick. Selon ce que nous pouvons lire dans les médias, les chefs proposent de devenir les propriétaires des terres utilisées par l’industrie. Cela aurait des conséquences vastes et sérieuses», a-t-il ajouté, avant de mentionner les 22 000 emplois et les 600 entreprises qui dépendent directement de ce secteur économique. Il s’inquiète aussi d’une possible augmentation des tarifs d’électricité.

«Compte tenu de ce qui est en jeu, il est de la responsabilité de nos gouvernements de comprendre cette revendication.»

LA UNE

fr-ca

2021-12-02T08:00:00.0000000Z

2021-12-02T08:00:00.0000000Z

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