Le Syndicat des infirmières et infirmiers du N.-B. cherche à obtenir un «mandat fort» de grève afin de se donner un meilleur rapport de force dans les négociations qui suivront.

Les infirmières pourront voter sur la question de la grève dès jeudi, et l’équipe de négociation du SIINB sera à Fredericton pour négocier avec le gouvernement lundi.

«Plus le vote est élevé (en faveur de la grève), plus de pouvoir de négociation on aura, donc c’est pour cela qu’on contacte nos membres pour qu’elles nous donnent ce mandat de grève», dit Paula Doucet, présidente du syndicat.

Elle affirme que les infirmières sont épuisées et qu’elles ont besoin d’une convention collective signée dans les plus brefs délais.

«Toutes les infirmières en ont eu assez, et elles veulent une résolution. C’est pour cela qu’on veut un mandat de grève fort, pour que le gouvernement sache que ce n’est pas seulement moi qui le dit, ce sont toutes les infirmières.»

Toutefois, si jamais ces négociations dégénèrent et que le syndicat décide de déclencher un débrayage, très peu d’infirmières pourraient réellement faire la grève - peut-être même aucune.

Selon Paula Doucet, 70% à 75% des infirmières occupent des postes désignés essentiels qui doivent demeurer au travail en cas de grève.

«Actuellement, on a environ 1000 postes vacants. Pour être honnête, je ne sais même pas si on a le 75% des infirmières dans le système que (le gouvernement) proclame essentielles.»

À savoir ce que cela signifie pour le rapport de force avec l’employeur, Paula Doucet rappelle que le syndicat vise seulement à reprendre les négociations pour l’instant.

«On n’en est pas à la grève pour moment.»

Paula Doucet a aussi qualifié de «décevants» les propos du premier ministre Blaine Higgs au cours des derniers jours.

Le premier ministre avait affirmé mardi que le gouvernement avait présenté une «offre révisée» au syndicat.

Bien qu’il a clarifié mercredi qu’il parlait plutôt de la deuxième entente de principe rejetée par les infirmières le 6 octobre, Paula Doucet estime que le premier ministre a cherché à semer la confusion parmi les infirmières à deux jours du vote.

Blaine Higgs a dit la semaine dernière qu’il souhaitait résoudre ce conflit de travail avant Noël.

Le premier ministre a également demandé au syndicat de lui présenter une contre-offre. Le gouvernement n’a rien reçu de la part du syndicat depuis ce temps-là, selon lui.

«Il est normal d’attendre une contre-offre, c’est une pratique de négociation standard», a dit le premier ministre mercredi. le

Paula Doucet affirme toutefois que son syndicat a suivi le processus après le rejet des deux ententes de principe.

«La prochaine étape, c’est grève.» ■ le vote de