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Moins sévère, Omicron mène tout de même la vie dure aux hôpitaux

Par sa dynamique unique, la vague Omicron fait peser sur le système hospitalier un risque bien différent des précédentes.

D’après les données de la Health Security Agency du Royaume-Uni, la sévérité d’Omicron serait de 30 à 50% celle de Delta. Le variant, bien plus transmissible, place le virus parmi les plus contagieux que l’on connaisse, au point de dépasser les capacités de dépistage.

Au Nouveau-Brunswick comme ailleurs, les caractéristiques du variant se reflètent sur les données hospitalières. Vendredi, la Santé publique soulignait que sur les 125 personnes hospitalisées atteintes du virus, 73 étaient soignées pour la COVID-19.

De ce nombre, seules 14 personnes se trouvaient à l’unité de soins intensifs. Parmi les personnes hospitalisées en raison de la COVID-19, 102 sont âgées de 60 ans ou plus.

Jusqu’ici, le gouvernement indiquait le nombre de personnes qui avaient été «admises pour d’autres raisons que la COVID-19», sans préciser si c’est le virus qui les forçait à rester à l’hôpital.

Le Réseau de santé Horizon indique que tous les patients subissent un test de dépistage avant leur admission.

Margaret Melanson, vice-présidente de la qualité et des soins centrés sur le patient, confirme que la moitié des patients hospitalisés ont été admis en raison de complications liées au virus. Les autres l’ont été «pour d’autres raisons médicales et se sont également révélés positifs au COVID à l’admission (nécessitant donc un isolement) ou ont contracté le virus pendant leur séjour à l’hôpital», précise-t-elle.

Si, d’un point de vue individuel, Omicron occasionne moins de formes sévères que les précédents variants du SARS-CoV-2, il fragilise plus que jamais le système de santé, explique la Dre Jennifer Russell.

«Traiter une personne qui a la COVID-19, c’est comme traiter deux ou trois autres patients. Il faut porter plus d’équipement de protection et respecter des règles d’isolement, cela représente un plus grand fardeau pour les employés. Il faut mobiliser du personnel pour la formation, la désinfection, la gestion des inventaires, la gestion des employés malades et des éclosions», souligne-t-elle.

Le virus a également pu exacerber d’autres problèmes médicaux chez certains patients, ajoute la médecin hygiéniste en chef.

«Peu importe où la personne a attrapé la COVID-19, peu importe la raison de son admission à l’hôpital, cela prend davantage de ressources humaines pour la soigner.»

L’afflux de patients infectés, combiné à un manque de personnel sans précédent, rend la situation très précaire. Selon le gouvernement provincial, pas moins de 450 travailleurs de la santé sont en isolement après avoir obtenu un résultat positif à un test de dépistage de la COVID-19.

Vendredi, le premier ministre a toutefois noté que ce nombre s’est désormais stabilisé.

«Notre capacité à gérer la situation s’améliore», assure Blaine Higgs. Il prévient que la vague des hospitalisations n’a pas encore atteint un pic dans la province.

À l’image des autorités sanitaires canadienne, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé, appelle à ne pas relâcher les efforts de vaccination.

«Soyons clairs: si Omicron provoque une maladie moins grave que Delta, il demeure un virus dangereux, en particulier pour ceux qui ne sont pas vaccinés. Près de 50 000 décès par semaine [dans le monde], c’est trop.

Apprendre à vivre avec ce virus ne signifie pas qu’il faille accepter ce nombre de morts.»

Depuis janvier, le Nouveau-Brunswick a enregistré un 40 et un 41e décès des suites de la COVID-19. Cela porte à 201 le nombre de citoyens ayant succombé au virus depuis le début de la pandémie. ■

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2022-01-22T08:00:00.0000000Z

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