Édition numérique - Acadie Nouvelle

Lina Haché sillonne les routes américaines en camion-remorque

Native de la Péninsule acadienne, Lina Haché est une camionneuse qui n’a pas peur de franchir de longues distances. Contrairement à Édith Butler, ce n’est pas la 20, mais les routes américaines qu’elle connaît par coeur.

Mario Tardif mario.tardif@acadienouvelle.com IJL – Réseau.Presse – Acadie Nouvelle

Au moment de se parler, la camionneuse âgée de 41 native de Notre-Damedes-Érables faisait son lavage à un arrêt pour camionneurs en Oklahoma.

«Pis ça sent la pisse de vieux truckers. Tu veux savoir c’est quoi être camionneur, c’est ça!», témoigne-t-elle en riant.

«J’arrive du nord de Dallas. J’étais là hier et il faisait 24 ou 25 degrés. Mon corps n’était pas prêt à la chaleur, j’avais assez chaud!», raconte-t-elle, alors qu’il faisait -30 degrés Celsius comme température ressentie mercredi matin à Moncton.

Lina Haché travaille pour une entreprise de camionnage du Québec.

«J’ai essayé des compagnies néobrunswickoises et il n’y a pas autant d’avantages. Puis, tu te fais moins prendre au sérieux lorsque tu es une fille au Nouveau-Brunswick, avoue-t-elle. Au Québec, on dirait qu’ils ont passé cette étape-là.»

Celle qui pratique ce métier depuis trois ans et demi donne un exemple pour démontrer des stéréotypes toujours existants.

«J’ai une amie qui aura 21 ans cette année. Elle est toute petite, belle. Si elle veut travailler, je lui recommande fortement de venir au Québec. Quand elle a reçu son diplôme, elle a cogné à plusieurs portes. Soit ils disaient qu’elle n’avait pas assez d’expérience, soit elle a carrément fait rire d’elle», raconte l’Acadienne.

«Il y a des domaines où les mentalités ne changent pas. Dans le camionnage, ça ne change pas vite», ajoute-t-elle.

Lina Haché travaille pour l’entreprise Transport Jocelyn Bourdeau.

Au moment de lui parler mardi, son camion était vide et elle attendait pour une nouvelle destination. Après 70 heures actives, soit l’équivalent de deux semaines de travail, il faut arrêter 36 heures avant de rouler à nouveau.

Elle se retrouve souvent sur les routes de l’Oncle Sam. Elle va chercher différents produits qu’elle amène au Canada. Arrivée au pays, elle change de remorque et retourne de nouveau aux États-Unis.

«Ça peut être n’importe quoi. On a un contrat avec Bridgestone, ça fait qu’on amène souvent des pneus», affirme-t-elle.

Lorsqu’elle va travailler, Lina Haché part pour un mois.

«Souvent, ils m’envoient me promener pas mal loin.»

D’ailleurs, elle se rend parfois jusqu’en Californie. À son retour à Paquetville, là où elle habite, elle prend une semaine de congé, parfois deux. «Ça dépend.»

TRAVAILLER EN TEMPS DE PANDÉMIE

La camionneuse n’a pas de problème avec les formalités en rapport à la COVID-19. Elle rentre et sort du pays sans problème.

«Je pense qu’on devient moins sensible à ça, parce qu’on est dedans tout le temps. Par contre, au début de la pandémie, j’avais vraiment peur. Ils fermaient les truck stops et les aires de repos. Nous autres on avait besoin de faire nos petits besoins, imagine!»

Comme plusieurs autres camionneurs, elle a dû répondre à ses besoins élémentaires dans son camion alors que tout était fermé autour d’elle lors du premier confinement. Même chose pour la nourriture.

Plusieurs commerces étaient fermés sur son itinéraire, alors elle espérait toujours, d’une fois à l’autre, arriver à temps au prochain magasin ouvert.

Elle a reçu ses deux premières doses de vaccin contre la COVID-19.«Aux États, je te dirais que les règles concernant la COVID sont beaucoup moins suivies.»

Elle fait remarquer qu’à l’endroit où elle se trouvait mardi, elle a seulement croisé trois personnes qui portaient un masque… ■

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