Édition numérique - Acadie Nouvelle

PEACEMAKER

Même si je suis le premier à reconnaître certaines des qualités du cinéaste James Gunn, je ne suis pas de ceux qui lui vouent une admiration sans bornes. Le gâchis qu’est la série Peacemaker (Crave) démontre en effet que l’Américain est loin d’être infaillible.

Gunn jouit d’une aura très particulière auprès des amateurs de films de superhéros depuis qu’il a écrit et tourné l’exceptionnel succès commercial Les gardiens de la galaxie (2014). Trois ans plus tard, la suite n’a pas été aussi bien accueillie. Gunn a toutefois rebondi avec The Suicide Squad, l’été dernier, une oeuvre unique alliant humour et action comme peu d’autres.

C’est donc fort de cette expérience et de ces apprentissages que Gunn nous offre Peacemaker, une série portant sur le personnage du même nom, vu pour la première fois à l’écran dans The Suicide Squad, interprété par le lutteur John Cena.

Dans cette série, Peacemaker est recruté pour mener une opération clandestine portant sur des parasites appelés «papillon» qui prennent le contrôle de certains humains. Après quatre épisodes (en ligne chaque jeudi; la série en compte sept) et trois heures de contenu, on n’en sait pas plus...

J’ai beau me casser la tête, j’ignore totalement ce qu’essaie de faire Gunn avec cette série. Alors que les premiers épisodes, dans ce qui est sensé passé pour de l’humour, s’appuient entièrement sur du langage vulgaire, de la sexualité et de la violence grossière (à la The Boys, mais sans aucune subtilité), le ton change complètement dans les deux épisodes suivants. L’accent est alors mis sur le développement et le psyché des personnages. C’est pour le moins confondant.

On passe donc d’un Peacemaker solidement abruti qui multiplie les déclarations vulgaires en sous-vêtement à un Peacemaker soudainement posé, qui cherche à devenir une meilleure personne tout en apprivoisant son passé...

Comme je l’indiquais, il ne se passe pas grand-chose dans les quatre premiers épisodes. On fait connaissance avec les coéquipiers de Peacemaker, tous très stéréotypés et dépourvus de charisme - sauf peut-être l’intéressante Adebayo, interprétée par Danielle Brooks.

Je n’ai jamais aimé Cena le comédien, mais je dois avouer qu’il fait du bon boulot. Je raffole aussi de l’aigle Eagly, meilleur ami de Peacemaker. Sans compter que le générique d’ouverture (une chorégraphie de danse absurde sur fond de musique rock) est le meilleur moment de chaque épisode.

Sans exagérer, ce n’est qu’à la toute fin du quatrième épisode que l’intrigue de Peacemaker commence enfin à évoluer - et à piquer la curiosité. En raison de ce développement aussi soudain qu’inattendu, Peacemaker mérite sa chance. À condition bien sûr d’avoir le courage et la patience de survivre à l’immonde (et inutile) vulgarité des premiers épisodes. ■

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2022-01-22T08:00:00.0000000Z

2022-01-22T08:00:00.0000000Z

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