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Le sculpteur sur bois Albert Deveau n’est plus

Le Madawaska a perdu l’un de ses artistes les plus marquants alors que le sculpteur Albert Deveau est décédé, lundi, à l’âge de 76 ans.

Bobby Therrien bobby.therrien@acadienouvelle.com

M. Deveau était surtout reconnu pour ses sculptures sur bois faites à la tronçonneuse, notamment lors de ses nombreuses participations à la Foire brayonne.

On lui doit notamment les six sculptures représentant les peuples fondateurs du Madawaska, à proximité de l’Hôtel-deVille d’Edmundston. Albert Deveau a toutefois laissé sa trace partout dans la région et même à l’extérieur de celle-ci.

Le maire d’Edmundston, Éric Marquis, s’est dit très triste d’apprendre la nouvelle lundi. Selon lui, Albert Deveau était l’une de ces personnes qui ont toujours eu à coeur le développement de la culture et du patrimoine de la région.

«Je l’ai justement rencontré avant la période des Fêtes. Il était venu me voir pour me parler de la ville et de toutes ses qualités. Il m’a parlé de la Foire brayonne et d’autres activités auxquelles il a participé. C’est vraiment désolant de le voir partir si vite, surtout avec tout ce qu’il a fait pour la communauté.»

M. Marquis se souvient d’un artiste qui était «unique en son genre»

«Il a fait beaucoup de statues. C’est désolant de voir cet artiste-là nous quitter, mais il nous quitte en nous laissant quelque chose de vraiment beau dans la communauté.»

Pour sa part, le député provincial de Madawaska-Edmundston-Centre, JeanClaude D’Amours, qui a été impliqué au sein de la Foire brayonne, estime qu’Albert Deveau a laissé plus que des oeuvres artistiques dans le paysage du Madawaska.

«L’histoire de notre communauté a été plus grande que nature grâce à ces oeuvreslà. Avec sa scie à chaîne, il nous a permis de nous remémorer des pans de notre histoire que l’on ne pourrait pas voir autrement.»

Messieurs Marquis et D’Amours s’entendent pour dire que le sculpteur aimait parler de ses oeuvres aux gens.

«C’était un artiste qui ne se gênait pas pour arrêter ce qu’il faisait pour parler aux gens, leur expliquer comment il travaillait et utilisait ses outils. C’était quelque chose d’intéressant. Il était attaché à son travail et à sa communauté», a raconté M. Marquis.

«Pendant la Foire brayonne, quand on passait près de M. Deveau à l’endroit où il faisait ses sculptures, personne ne le dérangeait. Si quelqu’un avait une question, il s’arrêtait et jasait. Il n’était pas seulement là pour faire une oeuvre. Il voulait connecter avec les gens. C’était un très grand vulgarisateur», a mentionné M. D’Amours.

Même s’il pleure le départ de ce grand artiste et membre de la communauté, Jean-Claude D’Amours se console en se disant qu’une part d’Albert Deveau est présente dans chacune des sculptures qu’il a laissées derrière.

Il souhaite également que ses oeuvres puissent continuer à vivre aussi longtemps que possible.

«Je sais qu’il y a eu des travaux sur certaines de ses oeuvres pour les conserver. On sait que c’est du bois alors il y a toujours un danger de détérioration. Mais ce sont des oeuvres que l’on ne reverra plus à l’avenir alors j’espère que les communautés qui ont à la chance d’avoir des oeuvres d’Albert Deveau posent ces petits gestes pour les préserver.» ■

«Pour les gens de la région, ça fait partie du paysage, mais il reste que c’est une partie de notre histoire. Pour les touristes qui viennent chez nous, ces sculptures, comme bien d’autres monuments ou constructions, leur permettent de se questionner au sujet de notre histoire. Ils recherchent ça.»

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2022-05-18T07:00:00.0000000Z

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