Édition numérique - Acadie Nouvelle

GRC: Moncton réticente à dépenser 12 millions $ de plus

Simon Delattre simon.delattre@acadienouvelle.com @Simon2Delattre

La recommandation d’ajouter 25 policiers et 18 employés civils au service régional Codiac de la GRC a été reçue froidement par plusieurs conseillers municipaux de Moncton, réticents à l’idée de laisser le budget du détachement grimper de près de 12 millions $.

L’Autorité policière régionale de Codiac a présenté lundi au conseil sa proposition pour renforcer les effectifs de la force policière, qui compte actuellement 147 agents et 79 employés civils dans le Grand Moncton.

L’organe de gouvernance du service régional de la GRC souhaite l’embauche de 25 gendarmes pour renforcer l’unité de police communautaire, les contrôles routiers et l’équipe chargée d’enquêter sur les vols contre la propriété et les trafics de drogues, mais aussi 18 employés civils additionnels: travailleurs de soutien administratif, analystes, assistants aux enquêtes, agents de liaison avec les tribunaux et opérateurs du 911.

Entre la formation, les salaires et les véhicules et équipements, cela représenterait une dépense annuelle d’environ 12 millions $, a exposé Don Moore, le président du conseil d’administration de l’Autorité policière régionale de Codiac.

«Il nous faudrait une année pour avoir toutes les ressources en place et une autre année pour vraiment voir des résultats en matière de sécurité, a-t-il souligné. Le personnel municipal des trois municipalités nous a demandé d’étirer cela sur cinq ans, ce n’est pas ce que l’APRC recommande.»

Le conseiller Charles Léger, ancien président de l’APRC, est d’avis qu’un plus grand nombre d’agents en uniforme ne suffira pas à résoudre les problèmes sociaux auxquels est confrontée la ville.

«Je comprends les frustrations des résidents, mais penser que leurs problèmes disparaitront en renforçant les services policiers, je ne suis pas d’accord», déclare-t-il.

Il s’inquiète de l’efficacité d’un tel investissement qui impliquerait une hausse de la taxe foncière. «Je ne vois pas de faits et d’informations objectives.»

Le conseil Daniel Bourgeois juge lui aussi que la proposition n’est pas suffisamment appuyée par des données empiriques.

Il souhaite attendre les résultats de l’étude commandée cet été par la municipalité auprès d’une firme de consultants. Le document, qui devra être terminé cet automne, doit notamment étudier la possibilité de créer une force de police municipale.

Le conseiller Bryan Butler, membre de la GRC à la retraite, estime plutôt que le détachement manque de bras depuis trop longtemps et appuie l’embauche de 25 agents additionnels.

«Je dirais que les besoins sont encore plus élevés», a-t-il lancé.

Plusieurs élus se sont émus du fait que, selon Statistique Canada, la région métropolitaine de recensement de Moncton se trouve au troisième rang des communautés canadiennes qui comptent le plus de crimes déclarés par la police pour 100 000 habitants. Pour le seul mois d’août dernier, les patrouilles ont répondu à pas moins de 4291 appels.

Aucun vote n’a été tenu sur la question lundi soir, les conseillers ne devront pas prendre de décision avant les délibérations budgétaires prévues en novembre.

Le budget que les trois municipalités du Grand Moncton attribuent au détachement est passé de 35 millions $ l’an dernier à 39,2 millions $ cette année, en raison d’une importante hausse de salaire négociée avec le gouvernement fédéral. Selon la formule de partage des coûts, Moncton paie 70,7% de la facture, contre 18,3% pour Dieppe et 10,9% pour Riverview. ■

ACTUALITÉS

fr-ca

2022-10-04T07:00:00.0000000Z

2022-10-04T07:00:00.0000000Z

https://numerique.acadienouvelle.com/article/281646784027151

Acadie Media