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Décès de Raymond Gionet: le mouvement coopératif acadien perd l’un de ses pionniers

Raymond Gionet, un ancien président de la Fédération des Caisses populaires acadiennes, est décédé jeudi soir à l’hôpital de l’Enfant-Jésus de Caraquet.

Bernard Haché bernard.hache@acadienouvelle.com

Depuis quelques années, sa santé s’était peu à peu détériorée, mais l’homme est longtemps resté engagé dans sa communauté. M. Gionet avait 86 ans. S’il résidait à Caraquet, il était toutefois originaire de Bas-Caraquet.

Troisième président du mouvement coopératif acadien, il suivait Martin-J. Légère et Richard Savoie.

M. Gionet a d’abord fait carrière dans le monde de l’éducation. Il fut enseignant à Saint-Léolin en 1956 avant de prendre la tête de l’école Régionale de Caraquet (aujourd’hui le Centre culturel) dans les années 1960. Il devint par la suite le premier directeur de la polyvalente Louis-Mailloux quand celle-ci ouvrit ses portes en septembre 1971.

Huit ans plus tard, il quitta le monde de l’éducation pour se joindre au mouvement coopératif acadien. En 1987, il prit la direction de la Fédération des caisses populaires acadiennes, fonction qu’il occupa jusqu’à sa retraite en 1994.

UN RASSEMBLEUR

Ceux qui l’ont côtoyé ont gardé le souvenir d’un homme serviable et courtois, mais également rigoureux et exigeant.

Yvon Godin, qui fut son adjoint à la polyvalente Louis-Mailloux de 1972 à 1979, l’a côtoyé pendant 13 ans. Il se souvient d’un directeur engagé.

«Homme de principe et de conviction, ardent travailleur, il dirigeait son personnel avec fermeté. Il avait à coeur la réussite des élèves et le progrès constant de l’école», a déclaré M. Godin dans un courriel à l’Acadie Nouvelle.

«J’ai toujours eu d’excellentes relations de travail avec lui, a ajouté M. Godin, et nous sommes demeurés des amis après qu’il eut quitté le domaine scolaire.»

Émile Gionet, qui a occupé le poste de directeur adjoint de la polyvalente aux affaires étudiantes de 1974 à 1981, a tenu un propos similaire. «J’ai conservé un très bon souvenir de lui, autant pour le travail que l’homme lui-même. C’était agréable de travailler avec lui. Il nous laissait faire notre travail, mais il était exigeant.»

Germain Blanchard, l’ancien maire de Caraquet et directeur d’école, a lui aussi déploré le décès d’un collègue très compétent.

«Raymond était un excellent directeur. C’était un rassembleur. Il avait l’habileté pour faire le travail. Il était juste pour tout le monde et il était bien vu de la communauté.»

M. Gionet a aussi été impliqué dans plusieurs organisations. Yves Roy, membre du club Richelieu de Caraquet depuis 1978, se souvient d’un homme engagé qui a occupé un temps la présidence du Richelieu international. À l’époque, quelque 5500 membres étaient répartis dans 250 clubs.

«C’était un bon Richelieu. En 2008, il a été nommé président des Richelieu international. Il s’est rendu jusque-là parce qu’il était très impliqué.»

Pratiquant sa foi religieuse avec assiduité, M. Gionet a rempli les tâches de sacristain de la paroisse Saint-Pierre-aux-Liens durant près de vingt ans. Fonction sérieuse s’il en est une, celle-ci ne l’a pourtant pas empêché de conserver une grande jovialité.

Gertrude Landry, une amie de la famille depuis plus de quarante ans, le visitait régulièrement avec son mari.

«Il était toujours de bonne humeur. Et taquin aussi. Il avait beaucoup d’entregent.»

Le président d’UNI Coopération financière, Robert Moreau, a reconnu les mérites de M. Gionet et a tenu à assurer la famille des pensées et des prières de ses employés.

«C’est avec une immense tristesse que nous apprenons le départ d’un grand bâtisseur du Mouvement des caisses populaires acadiennes. M. Raymond Gionet a marqué le Mouvement par son leadership, son humanisme et son engagement envers les communautés francophones du N.-B. desservies par nos caisses.»

Camille Thériault, qui a dirigé les destinées du mouvement coopératif de 2004 à 2016, s’est rappelé d’un homme de bon conseil.

«Je connaissais Raymond de longue date. Il était un mentor quand je suis arrivé aux Caisses populaires. Il passait souvent me voir au bureau et il me guidait. C’était une personne très gentille, très impliquée; un vrai coopérateur. Il croyait à la formule des coopératives. J’ai toujours suivi les conseils et les recommandations de Martin (Martin-J. Légère) et de Raymond (Gionet). J’avais une bonne relation avec eux.» ■

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2023-01-28T08:00:00.0000000Z

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