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POLITIQUE PROVINCIALE ET FRANCOPHONIE EN 2023

GUILLAUME DESCHÊNES-THÉRIAULT, FRANCOPRESSE

Élections, nouveaux premiers ministres et possible départ à la retraite: 2023 sera une année fort intéressante en politique provinciale à plusieurs endroits au pays. Dans ces moments de changements, il reste à voir l’importance qui sera accordée aux dossiers prioritaires pour les francophones.

En Colombie-Britannique, l’année 2022 s’est terminée avec un changement de garde à la tête de la province. David Eby a succédé à John Horgan en novembre comme chef du Nouveau Parti démocratique, devenant du même coup premier ministre.

Quelques semaines après son entrée en fonction, M. Eby a dévoilé son nouveau cabinet et les lettres de mandat énonçant les priorités et les objectifs que ses ministres devront atteindre dans le cadre de leurs fonctions. Adrian Dix a conservé le portefeuille de la Santé et celui des Affaires francophones. Or, sa lettre de mandat [en anglais] ne fait aucune mention de responsabilités liées aux affaires francophones.

Cela est d’autant plus surprenant dans le contexte où le gouvernement provincial a annoncé en mars 2022 le début des travaux pour élaborer une politique sur les services en français. Il est souhaitable que ce changement de leadeurship à la tête de la province ne retarde pas les avancées dans ce dossier. La Colombie-Britannique est en ce moment la seule province au Canada à ne pas s’être dotée d’une politique ou d’une loi qui encadre l’action gouvernementale pour la prestation de services en français.

ANNÉE ÉLECTORALE EN ALBERTA

En octobre dernier, Danielle Smith a pris les commandes de l’Alberta après avoir succédé à Jason Kenney à la tête du Parti conservateur uni de l’Alberta. Aussitôt arrivée en poste, la nouvelle première ministre a aboli le rôle de secrétaire parlementaire à la francophonie.

Selon le président de l’Association canadienne-française de l’Alberta (ACFA), la création de ce rôle en 2019 «a été une avancée significative dans la mise en oeuvre de la Politique en matière de francophonie».

La première ministre ne semble pas non plus ouverte à l’idée de régler la situation de sous-financement opérationnel et structurel auquel fait face le Campus Saint-Jean. Lors d’un entretien de fin d’année, elle s’est montrée réticente à la possibilité de verser plus d’argent à l’établissement franco-albertain.

Pour sa part, le Nouveau Parti démocratique de l’Alberta promet des réinvestissements importants au Campus Saint-Jean s’il est porté au pouvoir aux élections qui doivent avoir lieu à la fin du mois de mai. Rappelons toutefois que les néo-démocrates ne sont pas exempts de tout reproche non plus à l’égard de la communauté franco-albertaine. C’est un gouvernement néo-démocrate, en 2017, qui a aboli la Direction de l’éducation française du ministère de l’Éducation de l’Alberta.

L’ACFA a déjà entamé des discussions avec les partis politiques pour faire connaître les enjeux prioritaires de la francophonie albertaine. Il est souhaitable que ses revendications se fassent une place dans les plateformes électorales.

DÉMISSIONNERA, NE DÉMISSIONNERA PAS?

Le premier ministre du N.-B., Blaine Higgs, laisse planer un flou quant à son avenir comme chef du Parti progressiste-conservateur. Il a d’ailleurs laissé entendre qu’il profiterait du Discours sur l’état de la province, qui aura lieu le 9 février, pour clarifier ses intentions. Rappelons qu’au courant de la dernière année, les relations entre le premier ministre et la communauté acadienne se sont fortement détériorées, avec comme point culminant la nomination de l’ancien chef de la People’s Alliance, Kris Austin, au cabinet puis à un comité spécial responsable de réviser la Loi sur les langues officielles de la province.

Le départ de Blaine Higgs de la vie politique pourrait être l’occasion de rebâtir les ponts entre les francophones et le Parti progressiste-conservateur du N.-B.

Dans le cas d’une course à la direction, les membres devront choisir une personne à même d’entreprendre cet exercice.

LES PRINCE-ÉDOUARDIENS ET LES MANITOBAINS AUX URNES

Les électeurs de l’Île-du-Prince-Édouard et du Manitoba devront aussi élire un nouveau gouvernement provincial en 2023.

En entretien avec La Voix acadienne, le président de la Société acadienne et francophone de l’Île-du-PrinceÉdouard (SAF’Île), Émile Gallant, soutient que son organisme entend demander aux principaux partis politiques de se prononcer sur leur stratégie pour améliorer et accroitre la prestation de services en français.

L’élection provinciale coïncide avec les dix ans de la Loi sur les services en français de la province.

Du côté du Manitoba, ce ne sont pas non plus les enjeux qui manquent, de l’immigration aux soins de santé en français et à l’éducation.

Les élections seront peut-être l’occasion de clarifier les engagements du gouvernement provincial à l’égard du dossier de l’immigration francophone puisque la province a abandonné sa cible de 7 % en matière d’immigration francophone.

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2023-01-28T08:00:00.0000000Z

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