Édition numérique - Acadie Nouvelle

Manque de main-d’oeuvre et de financement

En situation minoritaire, le premier enjeu reste la main-d’oeuvre.

«Il y a des artisans issus de la diversité qui sont là et prêts à travailler, mais ils ne sont pas aussi faciles à trouver. Il faut faire un effort conscient pour aller les chercher. […] Quand on travaille dans un univers bilingue, des fois on ne sait pas quand les gens parlent français», témoigne David Baeta.

Sans parler du risque que les francophones se tournent vers des productions anglophones.

«S’il n’y a pas d’opportunité, en particulier pour les francophones en milieu minoritaire, c’est très clair qu’il va y avoir une déperdition en faveur de la langue anglaise», prévient Marie Ka.

Mais alors, quels sont les outils à mettre en place pour remédier à la situation? Pour David Baeta, il est important d’avoir

des données probantes pour savoir à quoi ressemble l’industrie francophone. «C’est comme ça qu’on peut comptabiliser et mieux comprendre comment l’argent public est distribué dans l’écosystème.»

Selon Marie Ka, le changement passera aussi par une plus grande diversité au sein même des entités décisionnelles. «Que ce soit au niveau des institutions ou des télédiffuseurs, cela reste encore eurocentré.»

Car là où le bât blesse, c’est souvent au niveau du financement.

«Si on regarde chez les décideurs, on voit que ce manque de diversité va influencer les décisions pour avoir accès au financement. Même chose au niveau du jury […] quand ils reçoivent une histoire authentique provenant de la communauté afrodescendante, autochtone, racisée, on a l’impression qu’ils ne se reconnaissent pas et ont de la difficulté à prendre des décisions en faveur de ces communautés», analyse Patrice Jecrois,

directeur général de Coalition M·É·D·I·A. «Ce qu’on demande [aux décideurs et bailleurs de fonds] c’est de faciliter l’accès au financement et de baisser les critères d’accessibilité», résume Patrice Jecrois. D’après lui, les producteurs émergents racisés ont davantage de difficulté à accéder à du financement pour mettre sur pied leur projet. «Souvent, quand un producteur est racisé ou issu des minorités visibles, ça découle dans la chaîne, dans le sens où, naturellement, les gens qui vont travailler dans ces productions ont de plus grandes chances d’être également issus de groupes sous-représentés», complète David Baeta.

«Ce qui est important aussi, c’est de mettre en lumière l’importance de pouvoir se reconnaître à l’écran. C’est comme ça qu’un peuple est capable de se définir et de sentir sa valeur. […] Le racisme existe encore aujourd’hui et les écrans peuvent contribuer à déconstruire ces choses-là», conclut David Baeta. - Francopresse

ARTS ET SPECTACLES

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2023-01-28T08:00:00.0000000Z

2023-01-28T08:00:00.0000000Z

https://numerique.acadienouvelle.com/article/281749863490298

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