Édition numérique - Acadie Nouvelle

La seconde vie de l’aéroport de Saint-Léonard

Bobby Therrien bobby.therrien@acadienouvelle.com

Il y a quelques années, la région du Nord-Ouest a vécu ce que s’apprête peut-être à vivre les gens de la région Chaleur alors que l’aéroport de Bathurst est menacé de fermeture. Même si les deux cas ont peut-être leurs différences, peut-on dresser un parallèle entre les deux situations?

Pendant de nombreuses années, l’aéroport de Saint-Léonard accueillait des appareils commerciaux, en plus de recevoir des avions privés et autres services comme l’avion-ambulance.

À partir du début des années 2000, la situation devient toutefois un peu plus difficile. Il avait même fermé ses portes en 2005 avant d’être achetée par la Ville d’Edmundston un an plus tard. L’objectif était de faire revivre l’aéroport en faisant notamment revenir un transporteur aérien, mais cela ne s’est jamais concrétisé.

Pour l’ancien maire de Saint-Léonard, Carmel St-Amand, l’arrêt d’un service de transporteur aérien dans les environs a engendré quelques frustrations au départ. Il estime toutefois que le nombre de gens qui prenaient l’avion à partir de l’aéroport n’était pas élevé.

L’infrastructure a fait l’objet de toute une controverse lorsque la Ville d’Edmundston a décidé, en 2014, de la céder à l’organisme Aéroports du Madawaska qui a éventuellement pris la décision de délaisser l’endroit au profit de l’aéroport de Saint-Jacques.

Plusieurs intervenants municipaux dont M. St-Amand - et du monde des affaires du Nord-Ouest avaient dénoncé la situation. Cette saga s’est finalement terminée lorsque J.D. Irving a acheté l’aéroport pour la somme de 100 000$ en 2017.

Sans trop donner de détails sur les activités de l’aéroport de Saint-Léonard, la vice-présidente des communications chez J.D. Irving, Anne McInerney, a confirmé que la compagnie l’utilise en «soutien à ses activités commerciales dans le nord-ouest du Nouveau-Brunswick».

Ambulance NB a pour sa part confirmé que le service d’ambulance aérienne utilise encore l’aéroport de Saint-Léonard.

Avec le recul, M. St-Amand ne croit pas que la perte du service de transport aérien a été un événement aussi dramatique que ce que l’on croyait à l’époque.

«La plus grosse compagnie de la région, qui donne du travail à notre monde, c’est Irving. Ils ont décidé de l’acheter pour s’en servir (...). On était content, d’une manière, que ça ne ferme pas complètement.»

Dans cette optique, l’ancien maire de Saint-Léonard hésite à comparer la situation de Saint-Léonard avec celle de Bathurst, notamment parce que les deux municipalités n’ont pas le même bassin de population.

De son côté, le directeur général de la Chambre de commerce de la Vallée, Gilles Beaulieu, croit que la communauté d’affaires de la région a tout de même su tirer son épingle du jeu, malgré l’absence d’un service aérien régulier.

«On est passé de 125 membres à près de 200, alors les gens sont réceptifs et ça prouve qu’il y a des entreprises qui fonctionnent dans notre région.» ■

«Le monde aimait mieux aller à Fredericton, à Moncton ou à Québec parce qu’ils pouvaient avoir un trajet plus direct. Au début, ça faisait mal, car on avait un aéroport régional. Maintenant, c’est Irving qui l’utilise et c’était déjà un des bons utilisateurs auparavant.»

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2023-04-01T07:00:00.0000000Z

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