Édition numérique - Acadie Nouvelle

Edmundston tend la main à Bathurst

Les récentes déclarations en lien avec la situation des aéroports du Nord, dans le sillon de l’annonce des difficultés éprouvées par l’aéroport de Bathurst, ont également fait réagir à Edmundston.

Lors d’une entrevue accordée à l’Acadie Nouvelle, la semaine dernière, le maire de Baie-des-Hérons, Normand Pelletier, s’est dit choqué d’une déclaration du député fédéral Serge Cormier, qui a mentionné, en entrevue, que l’aéroport de Bathurst était le seul aéroport dans le nord de la province.

Il a énuméré une liste d’aéroports du Nord, soit Saint-Léonard, Charlo et Pokemouche, sans toutefois faire mention d’Edmundston.

Luc Michaud, président d’Aéroport du Madawaska, l’organisme propriétaire de l’aéroport d’Edmundston, n’a évidemment pas aimé que l’infrastructure soit oubliée une seconde fois. «L’aéroport régional dans le coin, c’est celui d’Edmundston (...) On est aussi important que Charlo. On n’a peut-être pas autant de vols que Bathurst, mais on a quand même de la circulation.» «Que l’on soit à Bathurst, à Charlo ou à Pokemouche, on a tous les mêmes défis.»

M. Michaud a aussi déploré le fait qu’un aéroport comme celui de Charlo, qui est similaire à celui d’Edmundston selon lui, ait bénéficié, de 2017 à 2021, d’investissements totalisant 4,7 millions$, alors que celui d’Edmundston a reçu 750 000$ de la part des gouvernements du Canada et du Nouveau-Brunswick en 2017.

L’infrastructure s’est ensuite renouvelée au fil des années afin d’offrir divers services. La gestion de l’aéroport a été confiée, il y a plus d’un an et demi, à l’entreprise Regenord qui s’assure que l’infrastructure fonctionne 365 jours par année. L’infrastructure bénéficie également d’une subvention annuelle de la Ville d’Edmundston de 150 000$.

«C’est un aéroport régional, mais c’est Edmundston qui s’en occupe», a ajouté Luc Michaud.

Selon des données d’Ambulance NB récoltées par l’Acadie Nouvelle, en novembre, du 1er avril 2021 au 31 mars 2022, l’aéroport d’Edmundston était dans le top 5 des aéroports les plus fréquentés par l’ambulance aérienne avec 65 transports de patients.

Au cours de l’année 2022, 53 avions-ambulance ont atterri à Edmundston. Depuis le début de l’année 2023, on compte plus d’une quinzaine d’atterrissages de l’ambulance aérienne. «Dans ce sens-là, on est comme Charlo et comme Bathurst. Je regarde les nouvelles qui sont sorties à ce sujet et on a des situations similaires. Un de nos éléments les plus importants, c’est l’avion-ambulance.»

Selon Luc Michaud, l’aéroport reçoit également des gens d’affaires et autres vols nolisés et des médecins à l’occasion. Des groupes comme la GRC et même les Forces armées canadiennes ont utilisé l’infrastructure.

«On a des gens du Groupe Savoie de Saint-Quentin (...) On a même des représentants d’Irving, même s’ils ont acheté l’aéroport de Saint-Léonard, qui font des transferts à Edmundston, car il y a de la neige sur la piste (à SaintLéonard).»

Dans cette optique, M. Michaud estime que le développement de l’aéroport d’Edmundston a sauvé la mise pour la région du Nord-Ouest, surtout en l’absence de certains services à SaintLéonard.

Dans le cas de Bathurst, une grande partie des problèmes financiers a été engendrée par l’absence de liaisons quotidiennes avec Montréal et la pénurie de pilotes qui ont causé la chute drastique du nombre de passagers au cours des dernières années.

Selon Luc Michaud, même si le service de transport aérien traditionnel n’est peut-être plus la meilleure option, il y a toujours moyen de trouver une autre forme de transport aérien plus viable pour les aéroports du Nord.

«Ce serait intéressant de partager des ressources avec Bathurst par exemple, mais il faut qu’il y ait des vols.»

Pour l’aéroport d’Edmundston, Luc Michaud croit qu’il pourrait y avoir un intérêt à faire l’achat d’un appareil afin de miser sur le vol nolisé.

«Tu développes un plan d’affaires et tu organises tes voyages sur demande. Ce serait comme un taxi et non pas comme un autobus qui voyage tous les jours.»

«(À Edmundston) On ne pouvait pas penser à ça avant, car il nous fallait une infrastructure capable de le prendre. Aujourd’hui, les infrastructures sont là et on est ouvert au public et on est ouverts à faire des affaires.» - BT

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