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4,5 millions $ pour enfin avoir de l’eau potable à Saint-Hilaire

Les résidents de Saint-Hilaire, privés d’eau potable depuis février 2021, devront faire preuve de patience. La mise en service de leur puits ne se fera, au plus tôt, qu’au printemps 2025.

Bobby Therrien bobby.therrien@acadienouvelle.com IJL - Réseau.Presse - Acadie Nouvelle

Plus d’une vingtaine d’habitants de ce secteur de la ville de Haut-Madawaska ont assisté à une réunion spéciale, lundi, afin d’en savoir plus au sujet des prochaines étapes.

Le côté positif, c’est qu’une source d’eau potable adéquate a été trouvée à Saint-Hilaire. Par contre, une somme d’argent supplémentaire devra être investie.

Ce n’est donc pas de gaieté de coeur que les résidents du coin ont dû se résoudre à donner l’aval à la municipalité pour la poursuite du projet, dont les coûts sont passés de 1,2 million $ à environ 4,5 millions $ en raison de la nécessité de construire une station de traitement pour réduire la quantité de manganèse et de fer retrouvés dans l’eau du nouveau puits que l’on souhaite exploiter.

«On veut juste être sûr que l’on va de l’avant avec ça (...) On ne veut pas être oubliés et on veut que ça soit réglé, car il a quand même fallu que l’on manifeste un moment donné», a mentionné Françoise Violette.

Comme la Ville de Haut-Madawaska devra payer 27% du projet (qui représente audelà de 1 million $), la mise en place du nouveau puits devrait faire augmenter considérablement la facture d’eau et égouts des gens de Saint-Hilaire, la faisant passer d’environ 550$ à plus de 1000$ annuellement.

L’ancien village compte environ 80 résidences, sans compter la présence du Centre correctionnel Madawaska qui est l’équivalent d’une quarantaine d’autres.

Pour les intervenants ayant travaillé sur le dossier, il est clair que les gens de Saint-Hilaire n’avaient pas beaucoup d’options. Ils devaient soit accepter le projet proposé et les coûts supplémentaires ou poursuivre le système de livraison de bouteilles d’eau.

«C’est de valeur, les coûts vont augmenter, mais à l’heure actuelle, il s’agit de l’option la moins chère. On a regardé différentes options, avec la Ville d’Edmundston, à partir de Caron Brook et faire d’autres tests ailleurs, mais c’est pratiquement impossible, surtout que l’on a trouvé une bonne source d’eau qui n’a pas de turbidité», a confié le maire de Haut-Madawaska, Jean-Pierre Ouellet.

«On reconnaît que c’est un gros coup dans le budget des gens, mais on n’a pas mille et une solutions.»

Un problème de turbidité dans l’un des deux puits de Saint-Hilaire a forcé le ministère de la Santé du Nouveau-Brunswick à émettre un avis d’ébullition il y a plus de deux ans. Bien qu’il existe un deuxième puits, son faible débit d’eau le rend pratiquement inutile dans les circonstances.

«Dans le premier puits, la quantité d’eau est acceptable, c’est juste qu’elle est floue un peu. C’est ce qu’on appelle la turbidité. Du point de vue des ministères de l’Environnement et de la Santé, il faut être capable de voir à travers de l’eau. Aussi, s’il y a des particules dans l’eau, elle pourrait entrer en contact avec des bactéries et les aider à se développer. Il n’y a pas nécessairement quelque chose de négatif avec l’eau, mais elle n’est pas aussi claire qu’elle devrait l’être», a dit Pierre Plourde, directeur en ingénierie pour la firme Englobe.

Après quelques forages exploratoires dans les environs des puits existants, une source d’eau viable et plus faible en turbidité a été trouvée.

Selon Pierre Plourde, la mise en service de la nouvelle source d’eau potable - qui fournira un débit d’eau acceptable de 40 gallons par minute - permettra à la municipalité de creuser un autre puits dans les environs afin d’aller chercher une autre source d’eau.

«Il fallait trouver une source d’eau, qui était quand même assez proche, mais qui n’allait pas affecter directement les puits existants. Cela nous permet de bâtir un nouveau puits, faire ce que l’on a à faire et avoir la chance, éventuellement, d’aller travailler sur les autres puits. On ne veut pas avoir qu’un seul puits, car on ne sait jamais ce qui peut arriver.»

Cependant, les taux élevés de manganèse et de fer dans l’eau ont contribué à modifier le projet initial pour y ajouter une station de traitement des eaux, ce qui a engendré des coûts supplémentaires.

«Comme utilisateur, ce sera plus difficile de laver son linge et de faire la vaisselle. Les toilettes vont avoir une couleur de rouille dans l’eau. Ce n’est pas quelque chose de nécessairement néfaste pour la santé, mais il faut tout de même le descendre à un niveau acceptable», a mentionné Pierre Plourde.

Certains citoyens ont fait d’autres suggestions, que ce soit d’aller forer des puits ailleurs sur le territoire ou de se raccorder au réseau voisin du quartier de Baker-Brook. Selon les intervenants municipaux, ces options seraient plus coûteuses et retarderaient la mise en place d’une source d’eau potable.

«On est pris à travailler sur des espaces restreints, comme à l’endroit où on a eu la possibilité de faire trois puits. Si on va ailleurs et qu’on ne trouve pas d’eau, on doit aller ailleurs et recommencer avec les études d’impact environnemental, archéologiques et tout ça. À chacune de ces étapes, on parle de sept mois à un an d’attente», a expliqué le directeur général de Haut-Madawaska, Pierre Milliard.

Pierre Plourde a, quant à lui, pris soin de préciser que les coûts proposés pourraient être inférieurs à 4,5 millions $.

«On va aller plus en détail pour confirmer ce chiffre-là, mais on voulait être sûr que l’on a assez d’argent pour faire le projet. Parce qu’on ne peut aller au gouvernement deux fois pour le même projet s’il nous manque de l’argent.»

Le projet a été approuvé par le gouvernement du Nouveau-Brunswick. Il doit maintenant recevoir l’approbation du fédéral avant de passer à une autre étape. ■

«Je ne vais pas être celui qui va dire non à ça, parce que je veux de l’eau potable et je veux être capable d’avoir quelque chose le jour où je voudrai vendre ma propriété. Dans le fond, la décision est prise», a mentionné Jocelyn Daigle, résident de Saint-Hilaire.

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