Édition numérique - Acadie Nouvelle

Anna Torma: la beauté du monde par le textile

Martin Roy martin.roy@acadienouvelle.com

Anna Torma a une façon unique de dépeindre la beauté du monde et de la nature qui l’entoure. Armée de son aiguille et de fils de soie, ainsi que, le plus souvent, sur un tissu de lin et parfois en soie, elle dessine des fleurs, des papillons, des lieux ou des personnages qui, à travers ses broderies, prennent une allure très souvent figurative, contemporaine et très expressive.

Artiste unique en son genre, Anna Torma a choisi très tôt d’élever le textile au rang d’art. Née en Hongrie et demeurant aujourd’hui à Baie-Verte à quelque 75 kilomètres à l’est de Moncton, sa passion a très tôt germé dans son pays natal.

«Je m’intéresse au textile depuis mon plus jeune âge. Plus tard, à mes études universitaires en Hongrie, j’ai étudié en arts visuels et j’ai choisi la voie du textile parce que je trouvais ça intéressant à explorer», souligne en anglais avec un joli accent hongrois l’artiste qui travaille le textile depuis plus de 40 ans et qui s’est étabie au Canada à la fin des années 1980.

Dès ses débuts, Anna Torma a acquis une renommée internationale grâce à ses oeuvres puissantes et riches en poésie. Elle est notamment récipiendaire du prestigieux Prix du Gouverneur général en arts visuels et en arts médiatiques 2020 – Prix Saidye-Bronfman.

Anna Torma est également membre de l’Académie royale des arts du Canada, récipiendaire du Prix du lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick pour haute réalisation en arts visuels et du prix Strathbutler de la Fondation Sheila Hugh Mackay.

Ses oeuvres sont exposées ou appartiennent à des collections privées à différents endroits au Canada, de même qu’aux États-Unis, en Angleterre ou aux Pays-Bas.

«J’ai toujours considéré l’art textile comme une forme d’art au même rang que la peinture ou la sculture. Chacune de mes pièces est une forme d’art visuel dans laquelle je me sens libre de créer au même titre que les autres artistes. Pour moi, il n’y a pas d’antagonisme avec les autres formes d’arts visuels», soutient celle qui trouve son inspiration dans la nature qui l’entoure ainsi que la culture humaine.

«L’humanité, son énergie, les enfants, les gens démunis ou non éduqués à l’art, tout ça me fascine, affirme Anna Torma avec enthousiame, et je me sers de cette énergie humaine pour créer des oeuvres qui communiquent avec le public, qui peuvent exprimer une émotion.»

PERFECTIONNISME

Sans être violentes à proprement parler, certaines de ces pièces illustrent cependant un côté plus sombre, plus abstrait, tandis que dans d’autres, les couleurs et les personnages éclatent de manière festive et explosive.

En discutant avec elle, elle ne donne toutefois pas l’impression d’être ellemême ploguée sur le 220. Son ton est paisible et, dans certaines vidéos que nous avons visionnées, son geste est lent, ce qui s’explique probablement par son perfectionnisme qu’elle nous dit revendiquer comme une qualité lui permettant d’aller au bout de son travail et de ce qu’elle veut illustrer.

«Je suis une artiste professionnelle et c’est une vie que j’aime. Chaque oeuvre nécessite beaucoup de patience. Je ne pourrais pas dire combien de temps ça me prend pour créer une pièce; chacune est unique en soi et ça peut me prendre plusieurs jours ou plusieurs mois avant d’en terminer une», atteste Anna Torma. ■

ARTS ET SPECTACLES

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2023-06-07T07:00:00.0000000Z

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