Édition numérique - Acadie Nouvelle

Achat local pendant les Fêtes: les consommateurs néo-brunswickois vont-ils répondre présents?

À l’approche de la saison du magasinage des Fêtes, certains commerçants et la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) craignent l’effet «Amazon» qui pourrait faire mal à l’économie des différentes communautés du Nouveau-Brunswick.

Sébastien Lachance sebastien.lachance@acadienouvelle.com @SbastienLachan4

Selon un récent rapport de la FCEI, une majorité de consommateurs feront la plupart de leurs achats dans les multinationales, que ce soit en magasin ou en ligne, au détriment des commerces locaux qui tentent de tirer leur épingle du jeu.

L’organisme, qui représente près de 100 000 PME à travers le pays, estime que les PME ont de la difficulté à rivaliser avec les géants de la vente en ligne, comme Amazon et Walmart.

Un récent sondage de la FCEI révèle que 78% des propriétaires de PME du secteur du commerce de détail ont remarqué que la présence accrue des grandes entreprises nuisait à leur compétitivité et que ces géants du web rendaient leur PME moins concurrentielle.

«Nos données démontrent qu’un dollar dépensé dans une PME locale permet de garder 0,66$ dans l’économie locale et de la province, alors que seulement 0,08$ restent ici pour chaque dollar dépensé sur une multinationale comme Amazon», a indiqué Louis-Philippe Gauthier, le vice-président en Atlantique à la FCEI.

«C’est certain que le consommateur en veut pour son argent et que les ventes en ligne peuvent être alléchantes, mais il faut se demander en même temps si les gens veulent toujours voir des commerces en activité dans leur communauté. Il en va de la vitalité de nos communautés».

Selon lui, les diverses associations locales d’affaires doivent plus que jamais faire la promotion de l’achat local afin d’assurer la vitalité des différentes communautés.

C’est justement ce qu’a initié la Chambre de commerce et du tourisme du Grand Caraquet l’année dernière avec sa campagne d’achat local intitulée Les 12 jours de Noël.

«L’initiative a permis à plusieurs commerçants d’offrir des rabais supplémentaires aux consommateurs et d’augmenter leur visibilité sur les réseaux sociaux alors qu’on sait bien que l’achat en ligne chez des géants du web pose problème à nos entrepreneurs locaux», a indiqué Cheryl McGraw, la directrice générale sortante de l’organisme d’affaires de la Péninsule acadienne.

«Oui, il faut s’inquiéter du phénomène, mais il y a quand même dans les communautés des organismes qui sont là pour agir et favoriser l’achat local».

Certains diront que l’arrivée de nouveaux joueurs chinois comme Temu et Shein, qui offrent en ligne des articles de maison, des vêtements, de l’électronique et des bijoux à prix dérisoire, n’a rien pour arranger les choses et encourager l’achat local.

Au centre-ville de Bathurst, la bijouterie Tower est l’exemple parfait du commerce local qui doit composer avec des entreprises étrangères de plus en plus présentes dans les habitudes d’achat des consommateurs d’ici.

«C’est quelque chose avec laquelle il faut composer depuis quelques années déjà, même si je crois que la plupart des gens ont à coeur les commerces de leur région. C’est dommage, parce que l’argent sort du pays plutôt que de contribuer à notre économie», a affirmé Sabrina Van der pluijm, la copropriétaire de la boutique qui a pignon sur rue à Bathurst depuis 1920.

«Ici notre client peut socialiser, toucher et essayer son bijou ou sa montre, voir si le modèle et la taille conviennent et profiter d’un ajustement si nécessaire et d’un service personnalisé. Ce sont des à-côtés qu’on ne retrouve pas chez Amazon», a illustré la commerçante.

«Oui, il y a Amazon et les autres, mais nous sommes toujours présents ici et en affaires depuis plus de 100 ans!», a ajouté Mme Van der pluijm. ■

ACTUALITÉS

fr-ca

2023-11-18T08:00:00.0000000Z

2023-11-18T08:00:00.0000000Z

https://numerique.acadienouvelle.com/article/281496461018305

Acadie Media