Soins de santé primaires: les régies devraient tout gérer, insiste le Conseil de la santé
Alexandre Boudreau alexandre.boudreau@acadienouvelle.com
Personne n’est vraiment responsable et imputable de la gestion de tous les différents éléments du système de soins de santé primaires au N.-B. Selon Stéphane Robichaud, DG du Conseil de la santé du N.-B., cette responsabilité devrait être confiée aux réseaux de santé.
Selon lui, les régies Vitalité et Horizon devraient être entièrement responsables de gérer les ressources de soins de santé primaires, y compris les médecins de famille, les cliniques sans rendez-vous, et les ressources utilisées par des initiatives plus récentes comme les cliniques Lien Santé NB, par exemple.
Elles n’en gèrent actuellement qu’une partie, tandis que divers types de cliniques privées fonctionnent indépendamment, et que les cliniques de Lien Santé NB sont gérées par Services de santé Medavie.
S’il n’y a pas de responsabilité et d’imputabilité claire, selon Stéphane Robichaud, cela donne lieu à plusieurs différentes initiatives disparates.
«Il faut s’éloigner d’une approche dans laquelle on gère des demandes multiples et on donne un certain nombre de “oui” à différentes initiatives, vers une approche qui vise à être beaucoup plus coordonnée.»
Il affirme que la «situation actuelle» est la somme de ce genre d’initiatives multiples.
«C’est qu’on a tendance dans le système à identifier ce qu’on pense être des éléments de solution. Ça fait longtemps qu’on voit les effets d’une approche qui n’est pas bien coordonnée. mais je souligne que ce n’est pas possible non plus de tout nettoyer [rapidement]», dit-il.
Selon lui, c’est aussi l’une des raisons pour laquelle des projets comme la création de cliniques multidisciplinaires piétinent.
Ces équipes de soins sont composées de différents types de professionnels, comme des infirmiers, des travailleurs sociaux ou des médecins. Cela permettrait de libérer du temps de consultation des médecins, entre autres.
Alors qu’on discute de ce concept au N.-B. depuis des années, et que tous les partis politiques à Fredericton s’entendent pour dire qu’il s’agit d’une bonne idée, il tarde à être pleinement mis sur pied.
Si les régies avaient le pouvoir de gérer toutes les ressources de soins primaires, cela permettrait de mobiliser les ressources pour réaliser ce genre de projet, selon Stéphane Robichaud.
«Ça ne donne rien d’avoir des principes de fonctionnement si personne ne peut être tenu imputable à leur implantation. C’est pour ça qu’il faut clarifier la responsabilité.»
DES OBJECTIFS CLAIRS
En 2018, le Conseil de la santé avait recommandé au gouvernement de rendre les réseaux de santé responsables de ces services, avec des objectifs clairs à atteindre.
Il recommandait par exemple d’obliger les réseaux à offrir des soins dans un délai de cinq jours.
Même si le cadre d’imputabilité que veut le Conseil de la santé n’est pas en place, certains de ces objectifs se retrouvent dans le nouveau modèle de prestations de soins de Vitalité.
Ce modèle comprend justement une équipe «collaborative et interdisciplinaire» plutôt qu’un seul fournisseur. La mise sur pied «progresse rapidement», selon la régie.
«[Il s’agit] de mieux connecter médecins, infirmières praticiennes et autres professionnels de la santé afin de desservir un plus grand nombre de patients. L’objectif est de donner accès au professionnel approprié dans un délai de cinq jours», indique Patrick Parent, président-directeur général adjoint à l’Exécution stratégique et vice-président principal aux Programmes clientèles et aux Services professionnels de Vitalité.
Il affirme que dans la région de Dieppe, deux équipes fonctionnent déjà de la sorte, et sont parvenues à ajouter 2150 patients à leur charge.
«La première est parvenue à éliminer le temps d’attente pour l’obtention d’un rendez-vous, la seconde a réduit ce délai de trois jours», dit M. Parent.
Cinq autres équipes de la sorte sont en cours de formation.
Dans la région d’Edmundston, une quinzaine de médecins ont accepté de se joindre à cette initiative. Le réseau veut aussi créer ces équipes dans les régions d’Inkerman-Shippagan-Lamèque, de Shediac-Beaubassin-CapPelé, de Caraquet-Paquetville-Bertrand, de Campbellton-Dalhousie et de BathurstBeresford-Petit-Rocher.
«Nous espérons implanter pleinement le modèle dans les 13 communautés que nous desservons une fois le financement disponible», indique le porte-parole par courriel. ■
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