Alimentation scolaire: le Nouveau-Brunswick a hâte de recevoir l’aide financière du fédéral
Les premières étapes d’un projet d’alimentation dans les écoles progressent à Ottawa. Des experts jugent qu’il est grand temps de fournir du financement aux provinces pour leur permettre d’offrir des repas à tous les élèves.
Alexandre Boudreau alexandre.boudreau@acadienouvelle.com
Le projet de loi C-322 vise à permettre au gouvernement fédéral de s’entendre avec les provinces pour établir un programme d’alimentation en milieu scolaire.
Selon Serge Cormier, le député qui a déposé le projet de loi, les programmes fédéraux et provinciaux actuels ne suffisent pas à assurer que chaque école ait un programme d’aide alimentaire.
«Si certaines écoles disposent d’un programme de petits-déjeuners, de nombreuses écoles n’en ont pas, notamment dans les zones rurales. Cette situation est injuste et crée des inégalités sociales», a indiqué le député dans un communiqué.
Selon Sylvain Charlebois, directeur du laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie, ce genre de programme serait bénéfique, surtout dans les provinces de l’Atlantique.
D’après lui, des provinces comme le
Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse ont des défis particuliers, en partie parce qu’elles ne produisent pas suffisamment de nourriture sur leur territoire pour nourrir leur population.
«Il y a des différences au niveau de l’insécurité alimentaire à travers les provinces, mais il faut reconnaître qu’en Atlantique, on a besoin d’aide. Je ne pense pas qu’on a le financement nécessaire», dit-il.
Anne Plourde, chercheuse à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) au Québec, affirme que le Canada est le seul pays du G7 à ne pas disposer d’un programme universel d’alimentation en milieu scolaire.
«Les différentes provinces n’ont pas vraiment de programme qui permette de rejoindre l’ensemble des enfants», dit-elle.
Elle affirme qu’il est important que le gouvernement fédéral ait des modalités souples dans la mise en place du projet pour que les provinces puissent adapter le programme à leurs besoins.
«Par exemple, il y a des écoles qui ont des cuisines sur place, d’autres qui n’en ont pas. Il y a des milieux densément peuplés, d’autres ruraux où c’est difficile de faire de la livraison de repas», dit-elle.
Dans une réponse par courriel, le ministre provincial de l’Éducation et du Développement de la petite enfance, Bill Hogan, a indiqué que son gouvernement planifie déjà de faire en sorte que toute les écoles aient un programme alimentaire. Mais la province ne dira pas non au financement fédéral qui devrait aller de pair avec le cadre national d’alimentation scolaire.
«Dans sa plateforme électorale, le gouvernement fédéral a promis des fonds aux provinces pour aider à combler cette lacune. Nous avons hâte de recevoir ces fonds pour élargir le travail qui se fait déjà», peut-on lire dans une déclaration du ministère attribuée au ministre Hogan.
En septembre, la province a prolongé son partenariat avec Dépôt alimentaire pour assurer d’avoir un programme d’alimentation dans 135 écoles de la province jusqu’à la fin de l’année scolaire, c’est-à-dire celles qui n’ont pas déjà un programme financé par la communauté. Mais plusieurs écoles ont toujours besoin de meilleurs programmes, et le N.-B. traîne toujours de la patte à cet égard. ■
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2023-11-18T08:00:00.0000000Z
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