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TOUJOURS PLUS NOMBREUX

Le District scolaire francophone du Nord-Ouest compte 267 élèves internationaux jusqu’à maintenant en 2023-2024, ce qui représente 5% du nombre total de jeunes présents dans les écoles de la région.

Bobby Therrien bobby.therrien@acadienouvelle.com

À titre de comparaison, le DSFNO avait répertorié, en juin 2020, 41 nouveaux arrivants ayant fréquenté l’une de ses écoles. Ce nombre a grimpé à 129, en juin 2021 et à 141, en juin 2022.

L’ajout de nouvelles inscriptions d’élèves en provenance de l’immigration est aussi en croissance depuis 2020. Au cours de l’année 2020-2021, 18 nouveaux arrivants ont été accueillis dans les écoles du Nord-Ouest. Ce nombre est passé à 55, en 2021-2022 et à 139, en 2022-2023.

À ce stade-ci du calendrier scolaire 2023-2024, le DSFNO a reçu 85 nouvelles inscriptions d’élèves internationaux.

Ce nombre risque d’ailleurs d’augmenter. Même si beaucoup d’entre eux s’inscrivent au mois d’octobre, Érika Martin, agente d’admission au DSFNO, admet qu’ils peuvent arriver à n’importe quel moment de l’année scolaire.

«C’est autant en janvier qu’en mai, en septembre ou en août. On reçoit de nouveaux arrivants en tout temps dans l’année.»

Pour le moment, seules trois écoles sur 18 n’ont pas de nouveaux arrivants dans leurs salles de classe au Nord-Ouest. Les écoles qui en accueillent le plus sont le Carrefour de la jeunesse d’Edmundston (52), l’école Notre-Dame d’Edmundston (44), la Cité des Jeunes A.-M.-Sormany (34) et l’école Mgr-Martin de SaintQuentin (32).

La proportion la plus importante d’élèves internationaux revient à l’école communautaire Ernest-Lang de SaintFrançois-de-Madawaska qui compte 22 nouveaux arrivants.

Même si ce nombre est moins élevé que les autres écoles mentionnées plus haut, il compte pour près du tiers (31%) du nombre total d’élèves qui fréquentent cet établissement.

Le lieu d’origine de ces élèves varie beaucoup, mais les cinq pays les plus représentés sont l’Algérie, le Cameroun, le Togo, le Maroc et l’Ukraine.

UNE CROISSANCE PARSEMÉE DE DÉFIS

Selon France Bossé, accompagnatrice pédagogique au DSFNO, cet éventail de différentes cultures comporte certains défis, notamment en ce qui a trait à la langue.

Selon les données dévoilées par le district, 56% des enfants inscrits dans les écoles du Nord-Ouest n’ont pas le français comme première langue. Une proportion de 44,4% est francophone ; 25,9% ont le français comme langue seconde ; 17,3% sont anglophones ou ont l’anglais comme langue seconde ; et 12,4% sont allophones (ils ne parlent aucune des deux langues officielles du Canada).

Par conséquent, cette nouvelle dynamique apporte des responsabilités supplémentaires aux enseignants et à d’autres membres du personnel.

Dans cette optique, Mme Bossé explique que le DSFNO a multiplié ses services depuis 2019 afin d’offrir un accompagnement aux écoles qui doivent faciliter l’inclusion des nouveaux arrivants.

En plus de la présence de trois accompagnateurs pédagogiques, on a ajouté 16 enseignants d’actualisation linguistique qui ont comme mandat, entre autres, de soutenir le personnel dans l’inclusion des diverses cultures à l’école, d’accompagner les enseignants dans l’enseignement de la langue seconde et d’intervenir dans l’apprentissage général des élèves.

Au secondaire, des enseignants offrent des cours de langue additionnelle en français, destinés aux élèves qui n’ont pas atteint les standards requis pour obtenir un diplôme. Il existe aussi des moniteurs de langue qui apportent un soutien du côté de la communication orale et du développement du vocabulaire en français ou en anglais.

Un autre défi est de retenir certains élèves qui optent pour l’école anglaise au lieu de demeurer dans le système d’éducation francophone.

«Nos nouveaux arrivants arrivent par l’entremise d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC), qui fait la promotion du Nouveau-Brunswick comme étant la seule province officiellement bilingue. Ces gens qui arrivent ici ont dans l’esprit qu’ils peuvent choisir une langue, peu importe que l’école soit française ou anglaise. Nous perdons beaucoup de nos élèves francophones, car les parents préfèrent les inscrire dans le secteur anglophone, dans le but qu’ils apprennent la deuxième langue officielle», a expliqué France Bossé.

Pour Mme Bossé, il est donc un défi de faire la promotion, auprès de certaines familles, du programme actuel des écoles francophones qui n’offre l’enseignement des deux langues officielles qu’à partir de la 3e année.

«C’est beaucoup à gérer dans une classe et le fait d’avoir des élèves qui arrivent avec des cultures différentes, des langues différentes, ça ajoute à tous les autres besoins que les élèves ont déjà en salle de classe», a ajouté France Bossé.

«Ils nous disent qu’ils sont très bien accueillis dans le secteur francophone et qu’ils sont contents, mais une fois que les enfants sont adaptés au milieu, ils sont prêts à un nouveau défi, soit d’apprendre une autre langue.»

LA UNE

fr-ca

2023-11-20T08:00:00.0000000Z

2023-11-20T08:00:00.0000000Z

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