Moncton: le projet d’autopartage se concrétise tranquillement
Après avoir sondé la population à ce sujet, la Ville de Moncton planifie la mise en place d’un service d’autopartage.
Devin Ashton-Beaucage devin.ashton-beaucage@acadienouvelle.com
2023-11-20T08:00:00.0000000Z
2023-11-20T08:00:00.0000000Z
Acadie Media

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Pendant la saison estivale, la municipalité avait invité les citoyens à manifester leur intérêt pour un tel service de location de véhicules à court terme sur la plateforme jasonsmoncton.ca. «Les résultats ont été pas mal encourageants!», dit d’entrée de jeu le directeur de planification et gestion de l’environnement de la Ville de Moncton, Tim Moerman. La plupart de ses réponses positives démontraient un intérêt pour un abonnement le plus tôt possible, spécifie M. Moerman. «Ça ne m’étonne pas du tout qu’il y ait un tel niveau d’intérêt pour ce service qui n’est pas encore disponible. Je suis content de l’avoir vu confirmé dans un sondage qui a été, je crois, assez bien conçu», dit-il. Selon lui, beaucoup de gens voudraient se départir de leur voiture personnelle et des coûts liés à sa possession, mais qu’un tel geste serait difficile à assumer en ce moment compte tenu des offres alternatives actuelles en termes de transport et d’enjeux urbanistiques. La Ville de Moncton a donc jugé bon d’aller de l’avant avec le projet d’autopartage et a octroyé 50 000$ dans son budget de 2024 pour sa mise en place. Parmi les 150 autres répondants, certains ont manifesté leur intérêt pour un abonnement d’ici cinq ans mais, à elles seules, de telles réponses auraient été insuffisantes pour donner le feu vert, souligne M. Moerman. Et bien que le sondage ait été publié par Moncton, les participants, eux, habitent un peu partout sur le territoire de la ville, ainsi que dans les municipalités avoisinantes. Cela dit, M. Moerman indique que le projet d’autopartage n’est qu’envisagé par la Ville de Moncton à ce stade-ci, bien qu’un partenariat puisse se développer éventuellement. D’autre part, il note une concentration légèrement plus importante de répondants intéressés dans les environs du centre-ville de Moncton. Il estime donc qu’une flotte initiale de quatre à six véhicules pourrait être basée à cet endroit. Cela dit, le projet n’en est qu’à une phase embryonnaire de conception. Les services d’un consultant ont été réquisitionnés. «On fait nos recherches, affirme Moerman. On regarde dans plusieurs directions et on se pose des questions en partant de différentes perspectives. C’est sûr que c’est quelque chose de nouveau et on veut s’assurer de tout savoir, autant que possible, avant de passer à l’action.» Donc, à ce stade-ci, les détails restent à déterminer, notamment en ce qui a trait à la compagnie qui se chargera du service d’autopartage, le nombre de véhicules initiaux et la gestion de leurs emplacements ainsi que la date de disponibilité des services. «On veut quelque chose qui va marcher dès le début. Sinon, on risque un échec qui aurait pu être évité. C’est pour ça qu’on avance avec précaution», indique le directeur de planification et gestion de l’environnement de Moncton. UN «COCKTAIL TRANSPORT» POUR UNE VARIÉTÉ DE DÉPLACEMENTS La Ville ne sait pas non plus si elle compte créer une offre d’abonnement jumelé avec les services de Codiac Transpo mais, à ce sujet, M. Moerman indique avec enthousiasme qu’il s’agit de modes de transport complémentaires. «Si c’est cette petite pièce qui manque et qui permet à quelqu’un de se dire “Bon. Je vais cesser de payer 10 000$ par année pour une voiture que je ne désire pas tellement, mais dont j’avais besoin jusqu’ici”, cela créera plus d’utilisateurs de transport en commun», précise-t-il. M. Moerman prône l’usage d’un «cocktail transport», une expression désignant une variété d’options de mobilité pour répondre à différents besoins. L’autopartage pourrait venir compléter la recette d’alternatives à la voiture solo pour plusieurs Monctoniens, selon lui. Le transport en commun, la marche ou le vélo pourraient servir à se rendre au travail ou au cinéma, par exemple. Un taxi peut être appelé dans le contexte d’une sortie de soirée, alors que l’autopartage peut être une option intéressante quand vient le temps de faire de gros achats ou de sortir de la ville. «C’est une solution plus élégante, plus nuancée et plus efficace, qui est adaptée aux différents besoins», souligne Tim Moerman. ■
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