Santé: les soins virtuels sont là pour rester
Les consultations à distance permettent un accès plus facile et plus rapide à des soins primaires de qualité
Cédric Thévenin cedric.thevenin@acadienouvelle.com
Le recours aux consultations virtuelles est devenu très courant pendant la pandémie de COVID-19. Le directeur du Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick, Stéphane Robichaud, pense que la situation perdurera. Il a dévoilé un rapport sur ses avantages et ses inconvénients, mercredi.
Les patients néo-brunswickois peuvent obtenir des soins primaires virtuels par plusieurs moyens: les sites internet eVisitNB et Lien Santé NB, la ligne téléphonique Télé-Soins 811 ainsi que plusieurs médecins.
Les consultations à distance permettent un accès plus facile et plus rapide à des soins primaires de qualité dans certains cas, selon un rapport du Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick (CSNB).
Ces cas concernent des suivis, des renouvellements de prescriptions, des résultats de bilan sanguin et des soins en santé mentale. Les consultations en personnes restent indispensables dans d’autres situations.
«On doit parfois voir comment le patient respire, s’il y a des odeurs, […], on doit le voir, on doit l’entendre. […]. [De plus] certaines personnes minimisent certains symptômes au téléphone», a témoigné un professionnel de la santé auprès du CSNB.
CONTINUITÉ DES SOINS
Par ailleurs, l’organisme public indépendant rapporte des préoccupations concernant la continuité des soins lorsque les patients doivent les prendre à distance.
«Les gens qui ont des cas complexes, une maladie chronique par exemple, ont affaire à un professionnel qui n’a pas tout le portrait de leur situation, a précisé le directeur du CSNB, Stéphane Robichaud. L’accès au dossier médical pour tous les fournisseurs de soins a été l’élément le plus souvent mentionné. Ça manque encore.»
Plusieurs personnes consultées souhaitent que les services de santé soient mieux connectés les uns aux autres. Certaines ont aussi qualifié les soins virtuels d’impersonnels, comparés à ceux d’un médecin qui connaît son patient depuis l’enfance et lui inspire confiance.
DIFFICULTÉS DE COMMUNICATION
«Certaines personnes ont des difficultés avec les outils virtuels, constate en outre M. Robichaud. Elles ont soit une incapacité soit un malaise en les utilisant. Or, il y a de l’émotion ou de la nervosité dans la communication pour les services de santé. C’est important d’être à l’aise.»
Il observe la même chose au sujet des langues officielles. Des patients francophones doivent utiliser l’anglais sur eVisitNB, par exemple.
Ce défi peut nuire à la qualité des consultations virtuelles, pendant lesquelles certains Néo-Brunswickois se sentent pressés, selon le CSNB.
L’organisme précise qu’il a organisé différentes activités de consultations de janvier à avril 2023 auprès de 210 participants d’un peu partout dans la province. Il a aussi effectué 13 entrevues avec des professionnels de la santé.
La professeure en gestion des services de santé à l’Université de Moncton, Claire Johnson, a trouvé que l’usage des consultations à distance a augmenté pendant la pandémie, mais que ce changement n’a pas coïncidé avec une augmentation d’un accès aux soins en temps opportun.
La chercheuse (aujourd’hui candidate à l’investiture libérale pour Moncton Sud) a publié ces résultats en novembre 2021 dans la revue scientifique PLoS ONE. Elle les a obtenus grâce aux réponses à un questionnaire en ligne fournies par 114 fournisseurs de soins d’avril à novembre 2020. ■
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