Le tiers des Néo-Brunswickois peinent à accéder à un médecin dans un délai raisonnable
Un nouveau sondage du Conseil de la santé du Nouveau-Brunswick indique que le tiers des personnes sondées n’arrivent pas accéder à des soins de santé primaire en temps opportun, une situation qui serait attribuable à un manque de coordination des services
Justin Dupuis justin.dupuis@acadienouvelle.com
Le Conseil de la santé du NouveauBrunswick (CSNB) a fait paraître mercredi la première édition de son sondage annuel sur l’accessibilité aux soins primaires.
Ce coup de sonde mené auprès de 5000 Néo-Brunswickois visait à évaluer la prestation des soins, l’expérience et le niveau de satisfaction à l’égard des services de santé primaires prodigués dans les différentes zones de santé de la province.
Bien que les initiatives visant à augmenter le nombre de prestataires de soins se multiplient depuis quelques années, le sondage indique que seulement un répondant sur trois ayant un fournisseur de soins de santé primaire peut obtenir un rendez-vous en cinq jours ou moins.
«En 2020, 50,8% des Néo-Brunswickoises et Néo-Brunswickois pouvaient obtenir un rendez-vous avec leur médecin de famille dans les cinq jours. Cependant, ce pourcentage a diminué pour atteindre 34,1% en 2022, et ce, de manière constante dans toute la province», peut-on lire dans le sondage.
Dans le Restigouche, seuls 17% des citoyens disent pouvoir obtenir un rendez-vous en moins de cinq jours.
Paradoxalement, c’est la multiplication des offres de services de soins de santé primaire qui en est la cause, dit Stéphane Robichaud, directeur général du CSNB.
Dans les dernières décennies, les cliniques sans rendez-vous se sont multipliées dans la province et, depuis deux ou trois ans, les services de soins virtuels. Or, malgré une offre de service plus étoffée, le Nouveau-Brunswick n’a pas plus de travailleurs de la santé.
«Ce sont les mêmes ressources, par exemple les médecins, qui fournissent les services offerts dans ces différents points de service, ce qui fait en sorte que le temps qu’ils ont à consacrer pour assurer un niveau de soins adéquat dans leur propre pratique est restreint et ça affecte les temps d’attente», analyse M. Robichaud.
GESTION DÉFICIENTE
Cette situation cache un autre problème, soit l’absence d’une entité capable de définir les besoins en matière de personnel et d’assurer la bonne gestion des ressources dans chacune des zones de la province, dit Stéphane Robichaud.
En d’autres mots, personne n’a le mandat de définir combien de médecins le système de santé a besoin dans les hôpitaux et les cliniques sans rendez-vous d’une région donnée et aucune entité n’a l’autorité pour exiger que les effectifs travaillent là où on en a besoin.
«À l’heure actuelle, il n’y a pas une entité responsable de la gestion. Les médecins sont essentiellement laissés pour soi quant à la manière qu’ils souhaitent pratiquer. Il faut apprendre à faire mieux avec les ressources à notre disposition et mettre en place une meilleure gestion», ajoute M. Robichaud.
C’est la raison pour laquelle le CSNB a émis en 2018 une recommandation voulant que le ministre de la Santé chapeaute la mise en oeuvre d’un cadre d’imputabilité pour les services de santé primaires. Les régies de la santé seraient responsables de la mise en oeuvre et de la gestion de celui-ci, ce qui permettrait d’améliorer la planification, les opérations et la gestion du rendement des services.
Bien que certaines mesures aient été prises, les régies de la santé n’ont toujours pas la marge de manoeuvre nécessaire pour y arriver, déplore Stéphane Robichaud.
CLARIFICATION DES RÔLES
Chez Vitalité, on reconnaît que «l’analyse du Conseil de la Santé démontre aussi l’importance d’une clarification des rôles.»
Dans un courriel envoyé à l’Acadie Nouvelle, le réseau de santé espère que le déploiement de son modèle de services intégrés saura assurer une meilleure gestion des soins.
«Au cours des prochaines semaines, nous débutons notre déploiement dans la région de Dieppe, suivi de près par la région d’Edmundston. L’une des composantes du projet est la création d’un centre virtuel de coordination et d’aiguillage qui délègue la prestation de soins au fournisseur compétent», indique Dre France Desrosiers, PDG du Réseau de santé Vitalité. ■
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