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150 minutes de sport par semaine peut améliorer la santé des femmes enceintes

Une équipe de chercheurs associée au Centre de Formation Médicale du Nouveau-Brunswick a trouvé un moyen simple d’améliorer la santé des femmes enceintes: leur prescrire 150 minutes de sport par semaine, par le biais d’une infirmière puis d’un médecin.

Cédric Thévenin cedric.thevenin@acadienouvelle.com

Le chercheur au Centre de Formation Médicale du Nouveau-Brunswick (CFMNB), Mathieu Bélanger, qualifie de phénoménaux les résultats d’une étude à laquelle il a participé. En plus, ils ne coûtent rien et s’implantent facilement.

Le professeur de médecine de famille et d’urgence à l’Université de Sherbrooke espère donc que les professionnels de la santé de la province et du Canada les remarqueront.

Une doctorante qu’il a supervisée, Latifa Saidi, a trouvé qu’une prescription par une infirmière puis par un médecin de 150 minutes de sport par semaine aux femmes enceintes diminue beaucoup leurs risques d’avoir des problèmes à cause de leur grossesse.

Mme Saidi a fait publier ses résultats dans la revue scientifique BMC Pregnancy and Childbirth le 6 juillet.

Les mesures qu’elle a faites sur 400 patientes du Centre hospitalier universitaire (CHU) Dr-Georges-L.-Dumont montrent qu’elles ont eu 73% moins de risques de développer de l’hypertension gestationnelle, 44% moins de risques d’avoir un bébé pesant plus de 4 kg et 29% moins de risques de prendre un poids excessif.

La chercheuse a aussi noté une diminution significative des déclenchements d’accouchement (induction du travail) et des accouchements par césarienne chez ces mères.

PRÉJUGÉS À DÉPASSER

«Nous avons entendu de façon anecdotique que certaines femmes ont l’impression qu’elles doivent ralentir et faire moins d’activité physique pendant la grossesse, remarque M. Bélanger. C’est contraire aux recommandations de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada.»

Il précise que les seules contre-indications sportives pour les femmes enceintes sont les efforts dignes d’athlètes professionnels et les activités à risque de chutes et de contacts (comme le judo).

Toutefois, moins de deux femmes enceintes sur dix font 150 minutes hebdomadaires d’exercice physique au Canada.

Or, la moitié des femmes canadiennes enceintes prennent trop de poids pendant leur grossesse, environ 10% développent du diabète gestationnel, 10% font de l’hypertension gestationnelle et 10% accouchent de bébés pesant plus de 4 kg.

«Les problèmes gestationnels, qui peuvent apparaître pendant la grossesse, ont des risques très élevés de rester après l’accouchement», détaille M. Bélanger

MÉTHODE SCIENTIFIQUE

Le professeur indique que l’étude de Mme Saidi est quasi-expérimentale. La doctorante a fait des mesures sur deux groupes équivalents de 400 femmes chacun. Un groupe a reçu les soins traditionnels de la clinique obstétrique du CHU, un autre a reçu des prescriptions d’activité physique en plus.

M. Bélanger assure que les patientes étudiées sont très représentatives des femmes du Sud-Est du Nouveau-Brunswick. Il souligne qu’il s’agit de presque toutes celles qui ont accouché au CHU Dr-Georges-L.Dumont pendant la période de l’étude.

Toutefois, entre 40% et 45% des femmes étudiées avaient un diplôme universitaire. La proportion est de 24% dans la province, selon le recensement de la population de Statistique Canada en 2021.

«Les essais randomisés contrôlés et les revues systématiques ont montré que la prescription d’activité physique est associée à une augmentation importante de l’activité physique, même chez les patients qui étaient initialement sédentaires ou qui ne voulaient pas changer leurs habitudes», a noté l’équipe de recherche du CFMNB. ■

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2023-09-18T07:00:00.0000000Z

2023-09-18T07:00:00.0000000Z

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