Édition numérique - Acadie Nouvelle

LA MALADIE BLEUE

MARIO LEVESQUE

Pourquoi les conservateurs n’aiment-ils pas les francophones?

Comme s’il ne suffisait pas que le gouvernement Higgs minimise les investissements dans les infrastructures scolaires et routières des régions francophones de la province, voilà qu’un député fédéral conservateur demande qu’un ministre libéral du Québec réponde aux questions en anglais.

C’est incroyable et cela montre que «la maladie bleue» est bien présente au sein du Parti conservateur de Pierre Poilievre. Rachael Thomas, députée de Lethbridge (Alberta), a exigé que la ministre du Patrimoine, Pascale St-Onge, députée libérale de la circonscription de BromeMissisquoi, au sud-est de Montréal, réponde à ses questions en anglais! Une telle demande est incroyable, car le Canada est un pays bilingue et les deux langues officielles, le français et l’anglais, peuvent être utilisées de manière égale et interchangeable à la Chambre des communes et dans toutes les affaires du gouvernement à travers le pays.

Il ne s’agit pas d’une nouvelle politique, et Mme Thomas le sait certainement. L’autre point est que des services de traduction sont fournis à toutes ces réunions ainsi qu’en Chambre. Alors, pourquoi exiger l’anglais uniquement? Les exigences de Mme Thomas suggèrent fortement qu’elle pense que l’anglais est supérieur et qu’elle ne veut donc que des réponses en anglais. Ce n’est pas vrai et c’est très incendiaire. Ce n’est pas non plus la façon dont le Canada fonctionne, ce n’est pas la politique du gouvernement, c’est très offensant, discriminatoire et c’est un manque total de respect.

Encore, incroyable!

Et il semble que ce manque de compréhension soit typique des conservateurs! Ils divisent les gens, au lieu de les unir. Nous ne le savons que trop bien au Nouveau-Brunswick avec les conservateurs de Higgs et leurs efforts pour éroder les droits des francophones en essayant de se débarrasser de l’immersion en français et d’affaiblir le Commissariat aux langues officielles, entre autres choses.

Quant à la députée fédérale Rachael

Thomas, elle devrait avoir honte de faire une telle demande. Si elle ne comprend pas le français, c’est sa limite et elle devrait l’apprendre! À défaut, elle devrait se prévaloir des services de traduction offerts. Certes, Mme Thomas s’est excusée par la suite, mais c’était trop peu et trop tard. Le mal était fait et, une fois de plus, «la maladie bleue» s’est révélée bien vivante au sein du parti conservateur de Poilievre.

Besoin de plus de preuves? Où était la dénonciation par Poilievre de Thomas et de ses actions? Où sont les excuses qu’il a présentées au nom du parti? Où est la déclaration de Poilievre réaffirmant le soutien sans équivoque des conservateurs au bilinguisme au Canada? Pourquoi Poilievre n’est-il pas intervenu sur ce sujet fondamental? Le manque d’action de Poilievre signifie qu’il est également anti-bilingue. Il est également intéressant de noter que M. Poilievre demande constamment aux libéraux de Trudeau de rendre des comptes, alors qu’il ne le fait pas luimême et n’exige certainement pas de ses députés qu’ils le fassent, comme le montre cette affaire.

Des paroles en l’air, pas d’action et tout simplement pas assez bon - voilà l’équipe conservatrice anti-bilinguisme de Poilievre. Et les conservateurs se demandent toujours pourquoi les francophones continuent de voter pour les libéraux. Pourquoi se poser cette question? La réponse est sous leurs yeux: c’est en raison de

«la maladie bleue».

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2023-12-05T08:00:00.0000000Z

2023-12-05T08:00:00.0000000Z

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