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Confusion frustrante pour le comité qui supervise la GRC dans le Grand Moncton

Après avoir été critiqué par le conseil municipal de Moncton, le comité qui supervise le détachement de Codiac de la GRC concède des lacunes, mais fait valoir la difficulté de répondre aux souhaits de trois municipalités différentes.

Devin Ashton-Beaucage devin.ashton-beaucage@acadienouvelle.com

«De trouver le bon équilibre est l’aspect frustrant pour moi», a avoué Scott Steeves lorsqu’il siégeait en réunion avec les autres membres de la direction de l’Autorité policière régionale de Codiac (APRC). Cette dernière est chargée de superviser les forces de l’ordre attitrées aux territoires de Moncton, Dieppe et Riverview.

«Nous vous avons donné ce que vous nous avez demandé!», s’est-il exclamé en se projetant dans le contexte d’une rencontre future avec les conseillers de Ville.

Sa frustration a trouvé écho chez plusieurs de ses vis-à-vis. La semaine dernière, des conseillers municipaux de la Ville de Moncton avaient démontré leur insatisfaction quant à certaines informations que l’APRC ne leur transmet pas.

On a déploré l’absence de précisions quant à la charge de travail des agents de la GRC et le manque de données fournies liées au taux de criminalité et aux résolutions de crime.

Ces critiques font écho à un rapport qui avait été présenté par la firme de consultants perivale+taylor en octobre. Celle-ci s’était penchée sur la gestion des forces policières du Grand Moncton à la demande des trois Villes desservies par le détachement de Codiac.

«Il y a souvent des différences entre les trois conseils, observe Charles Savoie, qui est directeur de la Planification stratégique et du Soutien aux services de police, et qui siège en tant que représentant civil de la GRC lors des réunions de l’APRC. Il y en a qui veulent plus [de données qui ne sont pas forcément liées au crime], tandis que Moncton semble s’intéresser davantage au crime.»

À titre d’exemple, il note que la Ville de Riverview tenait à connaître le nombre d’événements locaux auxquels les agents de la paix ont assisté sur une base mensuelle. Cependant, ces données intéressent moins certains conseillers de Moncton.

Le conseiller Daniel Bourgeois avait notamment demandé s’il y avait des indicateurs de rendement qui pourraient illustrer l’impact de cinq nouvelles recrues embauchées dans la dernière année, ce que les représentants de l’APRC sur place n’étaient pas en mesure de fournir.

«Certains conseillers voulaient voir des améliorations au niveau des statistiques liées au crime, note Charles Savoie. Mais on n’a pas placé les cinq nouveaux individus dans ce genre de travail-là. On les a mis dans les écoles ou assignés à d’autres tâches liées à certains enjeux de société. Donc, [leur arrivée] n’allait pas être reflétée dans les taux de crime.»

Lors de la réunion de l’APRC quelques jours plus tard, le surintendant de la GRC, Benoit Jolette, avait affirmé que ces nouveaux agents, en jouant un rôle de proximité auprès de la communauté, permettent à leurs collègues de vouer plus de temps au crime.

Des membres de l’APRC avaient alors évoqué l’idée de repenser leurs communications avec les Villes.

M. Savoie avait été jusqu’à utiliser l’image d’un fossé auquel il faudrait porter attention.

Le mandat de l’APRC est d’établir une stratégie pour les forces policières du Grand Moncton, fournir un budget détaillé aux municipalités concernées et de faire en sorte que des comptes soient rendus.

Sur ce dernier point, une variété d’indicateurs de rendement sont fournis afin de quantifier l’évolution des services policiers offerts.

Plusieurs de ces données compilées ne révéleront pas forcément l’impact des activités policières sur le taux de criminalité, mais indiquent leurs efforts sur plusieurs fronts.

Par exemple, des indicateurs de rendement dévoilent le nombre d’heures de patrouille pédestre, de surveillance de la circulation dans une zone scolaire et de contraventions distribuées, alors que d’autres dénombrent les incidents de violence domestique ou les délits commis à l’aide d’une arme à feu.

INDICATEURS DE RENDEMENT

Le président de l’APRC, Don Moore, spécifie que, bien qu’il soit réceptif aux critiques de Moncton, l’organisme doit recevoir des directives unanimes des trois mairies et qu’une demande officielle liée à la charge de travail des policiers n’a pas été transmise.

Cela dit, il indique que l’APRC planifiait déjà de s’attaquer au projet d’analyse de charge de travail en 2024.

D’autre part, M. Moore reconnaît que les indicateurs de rendement sont imparfaits, et donc toujours sujets à être réévalués. Il souhaite fournir davantage de données axées sur la réduction de crime dans l’année à venir.

À ce sujet, M. Savoie souligne par contre les désavantages des changements apportés aux collectes de données.

«Si tu changes tes indicateurs de rendement à chaque année, tu ne peux pas les comparer à l’année d’avant. Il faut avoir un suivi sur plusieurs années pour que le comité ou le surintendant puisse dire si la situation s’améliore ou pas», avance-t-il. ■

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2023-11-18T08:00:00.0000000Z

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