Édition numérique - Acadie Nouvelle

ODE À MICHEL

JESSICA SAVOIE

L’Acadie tout en entière pleure l’un de ses plus grands animateurs et journalistes. Le départ de Michel Doucet a été pour plusieurs, dont moi-même, un choc particulièrement difficile à encaisser cette semaine.

J’ai passé les derniers jours à relire les messages que m’a écrit Michel avant de nous quitter. Il m’encourageait toujours en commentant mes dernières chroniques, soulignant à quel point il était porteur d’espoir de voir la jeunesse se tenir debout.

«J’ai (encore) beaucoup aimé ta chronique. Ta conclusion, notamment, devrait faire réfléchir […]. Je ne suis ni homosexuel, ni queer, ni trans, mais j’ai assez de coeur et de tête pour accepter la vie sous toutes ses représentations. Quand je lis un commentaire comme le tien dans le journal, le courage me revient. Ne lâchons pas!». Comme bien d’autres qui m’ont précédé, Michel a été un réel mentor durant certains moments clés de ma carrière. Déjà pendant mes études universitaires, alors qu’il m’avait invité à commenter un dossier étudiant à l’émission du Réveil dans la vieille station de Radio-Canada Acadie, Michel avait su gagner mon plus grand respect.

Il avait ce je-ne-sais-quoi qui rendait tout le monde confortable en sa présence, ce qui l’a certainement aidé à devenir le grand homme qu’il était.

Le voir à l’oeuvre n’a fait que confirmer le genre de professionnelle que je voulais devenir à mon tour. J’ai compris grâce à lui que l’on n’avait pas besoin d’être apathique et froid pour devenir un journaliste de renom qui savait aller au bout de ses questions.

Durant mon parcours à Radio-Canada, lorsqu’on m’a attitré le quart du matin, c’est avec Michel que je commençais mes samedis à 5h30 AM. Il avait pris l’habitude de venir me saluer dès qu’il mettait les pieds dans la station, chérissant ce petit moment de calme que l’on partageait ensemble avant l’arrivée des autres membres de l’équipe. Il avait toujours un commentaire positif à dire sur son matin, que ce soit les rayons de soleil qui dansaient dans la salle vitrée ou les outardes qui marchaient avec leurs petits devant la porte des studios. Michel avait un esprit vif constamment à la rechercher du positif, du beau et de ces petits détails de la vie qui font sourire.

Michel aurait été le premier à s’étonner de tous les hommages qui pleuvent sur lui depuis mardi. Modeste et sans prétention, il aimait utiliser sa tribune pour faire briller les autres et ne manquait jamais une occasion de mettre ses invités sous leur meilleur jour.

Les hommages rendus par ses anciens collègues de Radio-Canada ont été très émouvants et il a été difficile de retenir mes larmes en écoutant Amélie Gosselin et Anne-Marie Parenteau témoigner de leur peine devant son départ. Le message d’Amélie décrivant le bureau de Michel resté intact depuis son absence - les gros écouteurs noirs, les pastilles Fisherman et les lingettes désinfectantes – m’a d’ailleurs frappé droit au coeur.

Il est touchant de voir combien de personnes lui rendent hommage, combien d’entre nous avons des souvenirs à partager de ce grand homme. J’espère qu’il était conscient de l’amour que nous lui portions lorsqu’il était parmi nous.

ACTUALITÉS

fr-ca

2023-11-18T08:00:00.0000000Z

2023-11-18T08:00:00.0000000Z

https://numerique.acadienouvelle.com/article/281612425135297

Acadie Media