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Le N.-B. veut cesser l’utilisation d’infirmières d’agences privées

Le réseau de santé Vitalité et le premier ministre Blaine Higgs indiquent que le recours à des infirmières d’agences privées, qui sont très dispendieuses, devrait être progressivement éliminé.

Alexandre Boudreau alexandre.boudreau@acadienouvelle.com

L’utilisation des agences d’infirmières est très coûteux pour les contribuables, et crée des disparités entre ces postes privés et les emplois des infirmières du système de santé public.

Maria Richard, vice présidente du Syndicat des infirmières et infirmiers du N.-B., déplore la situation.

«On s’est rendu là parce que le gouvernement et les autres gouvernements avant celui-ci n’ont pas pris la pénurie d’infirmières au sérieux quand on leur disait qu’elle arrivait. On est rendus là, et ce n’est pas un problème qu’on peut régler du jour au lendemain.»

Le premier ministre Higgs a affirmé mercredi que le N.-B. veut abandonner l’utilisation de ces services.

Le Réseau de santé Horizon s’attend à éliminer l’usage d’infirmières d’agences privées d’ici ce printemps, selon le sousministre de la Santé, Éric Beaulieu. Mais il faudra effectivement attendre plus longtemps pour que Vitalité y parvienne.

«Nos résultats sont encourageants et nous sommes bien positionnés pour éliminer progressivement le recours aux agences d’ici l’hiver 2026», affirme la PDG, France Desrosiers, par courriel.

Elle y explique que la décision d’avoir recours à des infirmières issues d’agences privées, qui représentent «un fardeau financier important» pour les contribuables, était pourtant «incontournable à court terme».

«Plusieurs plans de réduction des services aux conséquences dramatiques ont été envisagés avant que ce choix ne soit fait.»

Elle reconnaît que cette décision crée «une iniquité entre les travailleurs de la santé du Réseau et le personnel des agences».

JUSQU’À 300$ L’HEURE

Une enquête réalisée par le Globe & Mail, cette semaine, a révélé l’ampleur des dépenses publiques pour ces services privés. L’une des entreprises qui offre ces services, Canadian Health Labs, a signé un contrat plafonné à 93 millions $ avec le Réseau de santé Vitalité, son plus gros client.

Ce contrat, signé en 2022 avec échéance en février 2026, a permis à CHL de facturer Vitalité pour des services d’infirmières à des taux qui ont parfois atteint 300$ l’heure, selon le Globe.

«C’est rien d’autre qu’une escroquerie des contribuables. C’est le résultat de la mauvaise gestion de la crise en santé par le gouvernement Higgs», a dit le député libéral Rob McKee, mercredi, au sousministre de la Santé, Éric Beaulieu, lors d’une réunion de comité.

Éric Beaulieu a dit que ces contrats «étaient nécessaires au moment où ils ont été signés». Le sous-ministre a affirmé que le ministère n’était au courant que d’un seul des trois contrats signés par Vitalité avec CHL et qu’il a été informé des autres après leur signature.

Il a affirmé qu’étant donné l’ampleur de ces contrats, la régie aurait normalement dû impliquer le ministère, mais que le ministère travaille avec Vitalité pour que ce genre de problème ne se reproduise plus.

Ces contrats auraient aussi été conclus sans appel d’offres, selon lui. ■

«Ce n’est pas l’avenir des soins infirmiers, nous le savons. [...] Ce n’est donc pas du tout une situation que nous voulons conserver. [Mais] Vitalité a un contrat à plus long terme, et devra le respecter.»

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