Édition numérique - Acadie Nouvelle

Chrystia Freeland présentera un énoncé économique au milieu de la tourmente

La ministre fédérale des Finances, Chrystia Freeland, présentera mardi son énoncé économique qui mettra vraisemblablement l’accent sur le logement et le coût de la vie.

Nojoud Al Mallees

Cette présentation survient au moment où le gouvernement libéral peine à regagner la confiance des Canadiens insatisfaits en raison de la hausse du coût de la vie au pays.

Toutefois, compte tenu des ressources financières du gouvernement, Mme Freeland a tenté de diminuer les attentes.

«Il faut nous assurer que nos investissements procurent aux Canadiens ce dont ils ont besoin, mais il faut aussi le faire dans un cadre responsable d’un point de vue fiscal, at-elle déclaré aux journalistes, jeudi. Nous ne serons pas capables de tout faire.»

La ministre s’est montrée peu loquace sur le contenu de l’énoncé, se contentant de répéter que celui-ci abordera le logement et le coût de la vie.

En août, au terme d’une réunion de deux jours de son conseil des ministres, le premier ministre Justin Trudeau avait annoncé que l’augmentation du coût de la vie serait la «priorité numéro un».

Depuis, le gouvernement fédéral a déjà annoncé une série de mesures, comme l’élimination de la TPS sur la construction de nouveaux logements locatifs et la cession de terrains et immeubles fédéraux excédentaires à des promoteurs.

Mme Freeland a dit que le gouvernement regardait comment rendre plus de terrains fédéraux disponibles et voulait aborder le problème de la location à court terme qui exerce une pression sur la disponibilité des logements.

Tim Richter, le co-président du Conseil national du logement, un organisme qui conseille le ministre fédéral du Logement, dit s’attendre à ce que les libéraux attendent le budget printanier pour annoncer leurs principales politiques.

«Mon sentiment est que le gouvernement va annoncer une série de mesures entre l’énoncé économique automnal et le budget. Ce budget sera le principal cheval de bataille des libéraux sur le logement et l’itinérance», souligne M. Richter, qui croit que l’énoncé pourrait laisser présager les politiques futures.

Toutefois, l’occasion de mettre un terme à la crise du logement est en train de se perdre. Selon lui, il faudra agir très rapidement.

Le coût de la vie domine actuellement la scène politique fédérale.

Les loyers et les hypothèques ont crû de façon dramatique. Les Canadiens à faible revenu peinent à joindre les deux bouts. Certains intervenants mettent en garde contre une situation qui pousse des gens dans la rue.

Ray Sullivan, le directeur général de l’Association canadienne d’habitation et de rénovation urbaine, souhaite des investissements pour voir croître le nombre de logements sociaux au pays, mais il ne s’attend pas à ce qu’une telle mesure soit annoncée mardi.

«Je vais voir quelles seront les mesures permettant de progresser vers une résolution de ce grave problème politique qu’est le logement.»

L’INFLATION SCRUTÉE

Plusieurs observateurs souhaitent que le gouvernement fédéral se retienne de dépenser trop d’argent afin d’éviter d’alimenter l’inflation et d’aider la Banque du Canada à réduire plus rapidement son taux directeur.

Rebekah Young, une économiste de la Banque Scotia, préférerait que le gouvernement s’attaque à la réduction de l’inflation, puisque c’est le principal enjeu pour une majorité de la population.

«Cela devrait être au premier rang des priorités. Les autorités fiscales, tant fédérales que provinciales, doivent rassembler une équipe afin de placer l’inflation sous contrôle», dit Mme Young.

Le gouvernement fédéral a récemment annoncé que «500 millions $ des fonds destinés aux déplacements et aux services professionnels ont été réorientés et supprimés des budgets 2023-2024 [d’un grand nombre de] ministères».

Tyler Meredith, un ancien directeur de la stratégie et de la planification économique de Mme Freeland, dit que le gouvernement voudra signaler aux Canadiens et aux marchés financiers qu’il va restreindre ses dépenses pour atteindre cet objectif.

«C’est la façon la plus rapide pour venir en aide aux Canadiens qui vivent des temps difficiles», soutient-il.

En attendant, M. Meredith dit que le gouvernement peut mettre en oeuvre des mesures pour aider à soulager le fardeau financier des Canadiens.

«On pourrait agir au sujet de la concurrence dans le secteur alimentaire», ajoute-t-il. Il se demande aussi si le gouvernement mettra ses menaces de taxer les épiceries à exécution si elles ne stabilisent pas les prix. ■

CANADA - MONDE

fr-ca

2023-11-20T08:00:00.0000000Z

2023-11-20T08:00:00.0000000Z

https://numerique.acadienouvelle.com/article/281629605007930

Acadie Media