Pensé aux dernières paroles du Christ en croix. Elles sont à l’opposé de celles de l’imam Charkaoui la semaine dernière: «Allah, charge-toi des ennemis du peuple de Gaza, recense-les tous, extermine-les. Puis n’épargne aucun d’entre eux.» Le crucifié refuse la vengeance en ouvrant un avenir à ses bourreaux: «Père, pardonne-leur». Il cherche même à les excuser:

«Ils ne savent pas ce qu’ils font».

Trouvé juste la distinction entre les jihads dans plusieurs courants musulmans. Dans le petit jihad, la violence est tournée contre l’autre. Dans le grand jihad, la violence est utilisée pour combattre ses mauvaises passions. Il y a un véritable combat à mener contre la haine, la jalousie et le ressentiment.

Lu un essai de Pierre Hasner sur le 11 septembre qui a inspiré le récent discours de Biden en Israël. Il présente la finalité de l’acte terroriste comme la «manipulation des passions». Dans cette guerre des passions, une méthode classique de la vie spirituelle peut venir en aide: il ne suffit pas de saper la haine et la vengeance, mais de travailler pour faire triompher les passions positives de la liberté et de la vérité.

Parlé à des enfants qui se préparent pour le sacrement du pardon en les invitant à prier pour la paix et à être des artisans de paix. Pour arrêter une chicane, quelqu’un doit choisir de ne pas répondre au mal par le mal. Le plus grand est celui qui prend l’option de s’arrêter. Autre manière de dire que l’Histoire retiendra la grandeur de la nation qui ouvrira les mains pour laisser tomber les pierres qu’elle cache dans son dos.

Attristé de la mort de cette militante canado-israélienne pour la paix, Vivian Silver. Bénévole et militante en Israël depuis plus de 50 ans, elle faisait partie d’un groupe de femmes combattantes pour la paix. Attristé aussi par le départ du journaliste Michel Doucet, combattant la désinformation pour faire triompher la vérité. Et aussi de l’envol de l’étoile Karl Tremblay, combattant le cynisme pour révéler la beauté de la langue, de la culture et du territoire.