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La Nation métisse de l’Ontario croit qu’un sommet universitaire cherche à effacer son histoire

Les membres de la Nation métisse de l’Ontario affirment qu’un sommet universitaire qui se tient dans la province constitue une atteinte à leur histoire, car il remet en question la légitimité de leur lien avec le patrimoine métis et leurs revendications territoriales. Les organisateurs des Premières Nations, quant à eux, expliquent que cet événement vise à protéger leurs territoires contre ce qu’ils considèrent comme une violation de leurs droits. L’événement, qui se déroulera samedi et dimanche à Sault Ste. Marie, est organisé par Robinson Huron Waawiindamaagewin, une organisation créée par les 21 Premières Nations signataires du Traité Robinson-Huron. Ce sommet, intitulé «(Dé)construction des revendications métisses en Ontario», affiche complet. Il donnera la parole à des universitaires qui ont étudié les revendications de la Nation métisse de l’Ontario et qui remettent en question les six nouvelles communautés reconnues par la province en 2017. Sam Manitowabi, analyste principal des politiques chez Robinson Huron Waawiindamaagewin, a déclaré à La Presse Canadienne que ce sommet peut contribuer à faire entendre la voix des Premières Nations. Les Premières Nations de la région affirment que les communautés représentées par la Nation métisse de l’Ontario sont illégitimes et empiètent sur leurs territoires. «Les aînés de nos communautés possèdent une histoire orale, ce sont eux les historiens», a soutenu M. Manitowabi. Et s’il y avait des communautés métisses sur notre territoire, il y aurait des récits à leur sujet. Il y aurait des archives écrites et des témoignages oraux sur ces communautés. Mais il n’y en a pas.» La Nation métisse de l’Ontario, représentant les Métis de la province, a été fondée en 1993 afin de donner une voix politique à un peuple souvent qualifié d’«oublié» comparativement aux Premières Nations et aux Inuits ayant signé des traités avec la Couronne établissant une relation distincte et la reconnaissance de leurs droits. Elle a joué un rôle déterminant dans l’obtention de la première décision de la Cour suprême du Canada affirmant les droits des Métis. Cette affaire historique, l’arrêt Powley, a établi un cadre pour identifier une personne ou une communauté métisse, le test Powley, et a reconnu une communauté métisse à Sault Ste. Marie et dans ses environs, en Ontario. Bien que les dirigeants des Premières Nations aient soutenu la Nation métisse de l’Ontario tout au long de cette lutte qui a duré une décennie, les relations se sont détériorées après la reconnaissance par la province de six nouvelles communautés de la Nation métisse de l’Ontario en 2017. «La tenue de cette conférence dans ma ville natale est une attaque personnelle contre ma famille, ma communauté métisse et nos citoyens», a déclaré Kim Powley, fille de Steve Powley (dans la photo), qui a porté sa cause relative aux droits de chasse devant la Cour suprême et qui a obtenu gain de cause. – Alessia Passafiume, La Presse Canadienne (Photo La Presse Canadienne: Jonathan Hayward)

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2025-12-15T08:00:00.0000000Z

2025-12-15T08:00:00.0000000Z

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