Édition numérique - Acadie Nouvelle

FICFA: version animée d’une chanson des soeurs McGarrigle

Le programme d’animation du FICFA propose, entre autres, le court métrage La fille au béret rouge de Janet Perlman inspiré par la chanson emblématique, Complainte pour Sainte-Catherine, de Kate et Anna McGarrigle.

Sylvie Mousseau sylvie.mousseau@acadienouvelle.com @SylvieMousseau1

Le film animé La fille au béret rouge de Janet Perlman illustre de façon amusante la vie dans le métro de Montréal. Une jeune voyageuse emprunte le métro et d’une station à l’autre, elle côtoie une foule colorée et diversifiée, assistant à des événements cocasses et inattendus. Cette animation joyeuse et chaleureuse, pleine d’humour, défile sur l’air de Complainte pour Sainte-Catherine. Dans le film, on peut entendre à la fois la chanson originale et une nouvelle version dont les couplets sont interprétés par les filles de Kate et Anna McGarrigle, Martha Wainwright et Lily Lanken.

Dans une entrevue à l’Acadie Nouvelle, Anna McGarrigle raconte la naissance de cette chanson qui date de 1975. Elle a composé la musique sur les paroles de Philippe Tatartcheff, auteur de la plupart des titres français du duo folk. La pièce a été écrite en 20 minutes.

«C’était pour être une face B d’un 45 tours que j’avais fait. La face A s’appelait Hommage à Henri Richard (hockeyeur) qui allait prendre sa retraite. Ça nous prenait une face B, mais on n’avait pas de chanson», raconte l’auteure-compositrice-interprète qui a grandi à Saint-Sauveur-des-Monts au nord de Montréal.

Le producteur André Perry (le même qui a enregistré Give peace a chance de John Lennon dans une chambre d’hôtel à Montréal) voulait qu’elle chante une chanson de La Bolduc.

«Mais moi je ne peux pas turluter parce que je suis plutôt anglaise que française et puis je lui ai offert comme idée de peut-être écrire quelque chose et on a fait Complainte pour Sainte-Catherine.»

Cette chanson est fortement inspirée par la vie montréalaise. Jamais elle n’aurait pu imaginer que cette chanson devienne aussi célèbre. Anna McGarrigle précise que la production était très originale. La chanson a été enregistrée à New York avec des musiciens new-yorkais, dont la plupart jouaient avec Paul Simons.

C’est aux Pays-Bas que la chanson s’est d’abord illustrée, relate l’artiste qui habite depuis 40 ans à Alexandria en Ontario, pas très loin de Montréal.

«Ici (au Canada), ça n’a pas fonctionné tout de suite, mais ça n’a pas pris longtemps», mentionne la chanteuse qui a aussi des origines néo-brunswickoises. Son père Frank McGarrigle est né à Saint-Jean.

«Kate et moi on est allé en 2007 faire des recherches à Saint-Jean parce qu’on n’a jamais connu sa famille parce que son frère demeurait à New York et il est mort jeune. Leur mère est décédée à 33 ans. C’était une famille brisée.»

UNE NOUVELLE VERSION

Le choix de la musique du film d’animation est venu de la réalisatrice Janet Perlman qui connaît bien les soeurs McGarrigle. C’est la troisième fois qu’une chanson de Kate et Anna McGarrigle est choisie comme trame musicale d’un film d’animation de l’ONF. Il y a eu The Blackfly Song et La valse du maître draveur.

La cinéaste et celle qui signe l’adaptation musicale ont choisi de refaire la bande avec de nouveaux musiciens. Celle-ci a été ajoutée par-dessus la version originale. Anna et quelques membres de sa famille, Martha Wainwright, Lily Lanken, sa soeur Jane, son conjoint et son mari (aujourd’hui décédé) se sont rendus dans les studios de l’ONF pour chanter sur cette nouvelle version.

«Elle voulait que ça sonne comme des gens dans le métro. Je trouve que le style de Janet Perlman est vraiment original, ses couleurs sont belles. Et la manière qu’elle a de capturer le métro, le sous Montréal.»

Anna McGarrigle qui joue encore un peu de guitare et d’accordéon chante de moins en moins parce que sa voix, dit-elle, a changé en vieillissant. «Je peux chanter très haut ou très bas, mais entre les deux c’est plus difficile.»

Elle sera encore du spectacle de Noël en famille avec sa nièce Martha Wainwright et son neveu Rufus Wainwright, au profit de la fondation Kate McGarrigle.

Les soeurs McGarrigle qui ont marqué le paysage musical francophone et anglophone s’étaient liées d’amitié avec Angèle Arsenault. Elles ont chanté sur ou un deux albums de l’auteure-compositrice-interprète acadienne et collaboré à des émissions de télévision en Acadie et à Montréal. La fille au béret rouge fait partie des 11 courts métrages du programme d’animation présenté le lundi 20 novembre à 19h au Centre culturel Aberdeen dans le cadre du FICFA. ■

ARTS ET SPECTACLES

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2023-11-18T08:00:00.0000000Z

2023-11-18T08:00:00.0000000Z

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