Impossible de ne pas saliver d’envie devant un film de David Fincher mettant en vedette Michael Fassbender dans le rôle d’un tueur à gages. Le résultat, The Killer (Netflix), est malheureusement très banal. Dans ce film à l’identité ambiguë, Fassbender interprète un assassin professionnel qui rate un contrat pourtant facile à Paris. De retour chez lui, en République dominicaine, il réalise que le commanditaire du meurtre n’a pas apprécié l’échec. Il a donc fait torturer sa petite amie.

Revanchard, l’assassin remonte la trace du client. Il devra toutefois renier tous ses principes professionnels pour tenter de réussir la mission la plus personnelle de sa carrière...

Fincher nous a offert certain des meilleurs films noirs des 30 dernières années, de Se7en (1995) à Zodiac (2007) en passant par Gone Girl (2014), Fight Club (1999) et The Game (1997).

Comme c’est la norme chez Fincher, The

Killer nous force à nous identifier à un personnage louche. Le problème, c’est que Fincher est tellement avare de contexte et son assassin si cérébral et dénudé d’émotions qu’on ne parvient pas à s’y attacher.

Cette absence de contexte nous force de plus à constamment tenter de deviner ce que fait le tueur et pourquoi. C’est stimulant intellectuellement, mais on se lasse rapidement de ce petit jeu déroutant. Pour bien des cinéastes, The Killer - avec ses images et sa bande sonore impeccables - serait un succès. Mais pour quelqu’un qui a le talent et la feuille de route de Fincher, il s’agit d’un échec.

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